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Source: Bulletin SHAP, tome VIII (1881), pp. 87-88

DOCUMENTS RELATIFS A LA VILLE DE DOMME.

 

I

D. Bernardino de Mendoça à D. Martin de Idiaquez, 6 novembre 1588:

 

« .... avisalle (el rey de Francia) el mareschal de Biron con un gentilhombre que los ugonotes se avian apoderado con la intelligenlia de cinco soldatos que les entregaron una torre de la villa de Domme en Périgort que es plaça muy importante por estar sobre la riviera de Derdonne en unas penas , sitio muy fuerte y que sera dificil a recrobralle y donde los ugonotes haran otra Rochela. »

 

« ... Le maréchal de Biron lui a donné avis (au roi Henri III), par un gentilhomme, que les huguenots se sont emparé, par une intelligence avec cinq soldats qui leur ont livré une tour de la ville de Domme en Périgord, qui est une place très-importante, car elle est sur la rivière de Dordogne, sur des hauteurs, situation très-forte, et il sera difficile de la recouvrer, et les huguenots feront une autre La Rochelle. »

Archives Nationales, carton K, 1567, pièce 170.)

II

Du camp de Domme, 12 décembre 1590.

Monluc (petit-fils du maréchal) à Philippe II

Sire,

« Il pleut à V. M. de me relever de la promesse que j'avoys faicte à Monsieur de Mayenne de luy mener pour le service de l'Eglise quattre régiments de gens de pied, lesquels m'ont demeuré jusques à ceste heure sur les bras, et suivant le commandement qu'elle me fit, je me suis arresté contre mon premier dessein en Gascogne, alun que S. M. cognoisse que ses volontés me seront tousjours des lois inévitables puisqu'elle me fait cest honneur de me tenir pour son serviteur. J'ay cependant occupé les gens de ma levée à divers services, et maintenant je les tiens employés despuis deux mois au siège de Domme qui est une des plus rebelles et importantes villes que les hérétiques tiennent en ceste province. Nous avons esté dès le commencement maistres du chasteau, lequel est séparé de deux cents pas du clos de la ville. La situation en est si mauvaise qu'il me faut disputer tout pied à pied. L'impatience, ni la rigueur de l'hiver ne m'en osteront point, et pense avec l'ayde de Dieu d'en venir à bout. Cependant, Sire, ou que les régiments miens demeurent en pied, ou se desfassent, je ne puis moins faire que de contenter de quelque chose les honnestes gens qui m'ont assisté affin de les maintenir ou les relever selon que les occasions se présenteront. V. M. me commanda par sa lettre de luy faire entendre mon intention et me promit beaucoup de correspondance d'amityé et de protection. Voilà pourquoi je lui obéis et l'asseure de ma vye et de mon service. La suppliant très-humblement de me vouloir ayder de si peu qu'il luy playra affin qu'à faulte de moyens je ne perde la créance de ceux que je lui ay acquis pour bons et asseurés serviteurs. Et me conformant tous-jours à ce que V. M. trouvera bon, je m'humilye à ses pieds,

Sire, comme son très-humble, très-obéissant et très fidelle serviteur,

 

MONLUC.

 

Du camp de Domme, ce XII décembre 1590.

 

(Archives nationales, carton K. 1573, pièce 99.)

 

Pour copie conforme : H. FORNERON.

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