<<Retour

Source : Bulletin SHAP, tome LXI (1934) pp. 132-135 (extrait).

Note préliminaire (C.R.): Le tableau des seigneurs de Saint Astier est hélas tronqué dans la version numérisée de Gallica. Nous n’avons donc pu le transcrire ici de façon satisfaisante : nous invitons donc le lecteur à se reporter à ce sujet  au document-papier (à la librairie de la SHAP).

 

NOTES SUR LES SEIGNEURS DE LISLE

 

On est en droit de se demander comment une châtellenie n'ayant pas plus d'importance, en réalité, que celle de Lisle, et dont le chef-lieu, si je puis ainsi parler, n'était dans une position se commandant par elle-même, comme Domme par exemple, ni dans un pays très fertile, ni non plus sur le bord d'une rivière navigable, pouvait avoir au XIIe siècle plusieurs chevaliers se qualifiant en même temps de seigneurs; sans parler de gentilshommes plus modestes, possédant dans la ville même des fiefs, comme les Dupont. Il est vrai qu'à ces époques assez reculées les cadets des familles châtelaines ne se qualifiaient pas toujours de damoiseaux en (c'est-à-dire nobles demeurant à), qui se transforma, surtout au XVIe siècle, en sieur de (c’est-à-dire possesseur plus ou moins réel de tel petit fief).

On sait, que des seigneurs, ayant aliéné leur seigneurie (je parle d'un fief important) pour des raisons successorales ou autres, y conservaient certains des droits honorifiques, qui y étaient attachés. Mais à l'époque reculée, dont je parle, c'étaient plus que des droits honorifiques que possédaient des fils du vivant de leur père, ou des frères de seigneurs châtelains, c'étaient des droits réels ou fonciers.

Pour une châtellenie comme Lisle, qui n'avait pas en Périgord l'extension de celle de Montpon avec ses dix paroisses, ou d'Ans avec ses dix huit paroisses, et d'autres, ne voyons-nous pas, au XIIe siècle, cinq familles s'en qualifiant de seigneurs en même temps, les Saint Astier, les Laporte, les Faucher d'Agonas, les Vidals (par exemple Pierre Vidals, fils de Bernard, en 1205), avec dans chacune deux ou trois personnes?

Dans le tableau qui est à part, on verra ce qui en est des Saint-Astier en tant que seigneurs de Lisle.

A titre complémentaire, je dois noter qu'à partir du XIVe siècle, on trouve à Lisle des gentilshommes de ce nom qui….

[1]

… père lui-même de Fortanier, qui eut aussi les Bories (1460-1480). Celui-ci fut grand père de Jean (1493-1526), « seigneur de la maison noble de Saint-Astier en la ville de Lisle », que sa veuve, Catherine de Martel, fut autorisée à aliéner (Fonds Périgord)[2].

En même temps que les Saint-Astier et les Vidals (sur lesquels je n'ai rien), avait la seigneurie de Lisle une famille de Laporte, que je n'ai pu rattacher ni aux La Porte, de Luzignac, connus dès...., ni à ceux de Jumilhac, attestés en 1289.

Après Raymond et Audoin de Laporte, co-seigneurs de Lisle en 1180, et Bertrand et Etienne hères qui le sont en 1205, et d'autres, arrivons à Arnaud, co-seigneur de Lisle en 1320. En 1332, il fut autorisé à avoir une chapelle dans son château de Lisle. Serait-il le Laporte marié à Enyors de Saint-Astier, du tableau Saint-Astier, dont les frères vivaient en 1312, 1317 ?

Raymond de L. co-seigneur de Lisle en 1388, dit de Montanceix, comme héritier de sa mère Gordes de Montanceix en 1396. Attesté en 1400 comme ayant des fiefs en Mensignac et en Saint-Astier, il vivait encore eu 1408. Il est père de Arnaud aîné, 1430, et de Jean marié dès 1411 avec Sibylle de Saint-Astier, dame de Lisle en partie (voir le tableau Saint-Astier).

Au XVIe siècle ces Laporte, seigneurs de Lisle en partie et de la Salle, figurent quelquefois sous le nom de de La Salle tout court ou même sous celui de de La Salle de Lisle, dans des hommages au Roi et dans le Ban de 1536, année où une Anne de Laporte est dite dame de Lisle en partie et de la Salle, et où un Raymond de Laporte se qualifie de co-seigneur de Lisle. Raymond eut un fils, Arnaud, co-seigneur de Lisle, qui tua en août 1559 Bertrand de La Baume.

Comment et pourquoi, à la fin du XVIe siècle, les Laporte, coseigneurs de Lisle, firent-ils précéder leur nom de celui de Albert?

N... Albert de Laporte, coseigneur de Lisle, fut père de : 1° Catherine Albert de Laporte, mariée à X., seigneur de Montardit ; elle laissa sa fortune à sa nièce Charlotte. — 2° N..., marié vers 1600 à Marguerite de Chalais, dont il eut Charlotte Albert de Laporte, qui, en 1620, épousa Henry de Fumel, baron de Montségur, auquel elle apporta en seigneurie une bonne moitié de la baronnie de Lisle.

Passons aux Fumel (…)

Passons aux Pressac. Dans te tableau des Sainl-Astier, on a vu le mariage, de Sibylle. (Favier) de Saint Astier, dame de Lisle en partie, mariée à Jean de Lioncel. Leur arrière petite fille, Gabrielle de Lioncel épousa Gédéon de Pressac en 1591. Elle lui apporta une partie de la baronnie de Lisle. Ils eurent trois fils, qui formèrent trois rameaux, où dans chacun les aînés se qualifiaient de coseigneurs de Lisle. On voit combien cela complique. Plusieurs y résidèrent. Comme les Fumel, ils étaient protestants.

(…)

Et pour simplifier, le roi, et jusqu'à l'évêque de Périgueux, avaient des droits sur la seigneurie de Lisle !

 

Cte de Saint-Saud.



[1] La numérisation de la planche insérée, s’est encore ici faite au détriment du texte. Nous prions le lecteur de nous en excuser (note C.R.)

[2] Sur les armoiries de Saint-Astier, seigneurs de Lisle, absolument différentes de celles connues, consulter notre Bulletin de 1891.

<<Retour