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Source : Bulletin SHAP, tome LII (1925)

pp. 90-102.

LES COMTES DE PÉRIGORD ET LEUR DOMAINE AU XIVe SIECLE

 CHAPITRE PREMIER

APERÇU HISTORIQUE SUR LES COMTES DE PERIGORD AU XIVe SIECLE

Le département actuel de la Dordogne est un des très rares départements français qui occupent à peu près exactement le territoire d'une ancienne cité romaine, mais la même analogie n'a pas existé entre la cité des Petrocorii telle qu'elle était constituée sous le Haut Empire et l'état féodal auquel elle a donné son nom, le comté de Périgord.

Ce comté, qu'on a tendance à se représenter comme ayant eu la même étendue que notre département de la Dordogne, occupait en réalité, au XIVe siècle, une très faible superficie qui n'équivaudrait même pas à celle de trois arrondissements de la circonscription administrative actuelle, les deux tiers de celui de Périgueux, celui de Ribérac à peu près en entier, la moitié des arrondissements de Sarlat et de Bergerac, l'arrondissement de Nontron étant totalement excepté. Et, dans ce territoire exigu, tout ne constituait pas le domaine comtal, il s'en fallait; les comtes de Périgord n'exerçaient réellement leur juridiction, ne pouvaient faire usage de leur autorité que dans un espace de terre très restreint, où ils étaient représentés par des agents chargés de l'exercice de la justice et de la perception des droits; les enclaves, .seigneuries laïques ou ecclésiastiques sur lesquelles ils n'exerçaient qu'une suzeraineté souvent très vague, détruisaient tout semblant d'unité administrative; nous n'avons pas affaire à un état féodal où la centralisation garantit le bon fonctionnement de tous les rouages, mais à plusieurs lots de paroisses dont le total n'atteignait même pas la centaine, sur le territoire desquelles la majorité de la population était justiciable des comtes et leur payait des droits pour les terres et édifices tenus d'eux; en domaine complet, les comtes possédaient peu de choses, en dehors des châteaux et de quelques forêts. L'organisation militaire du comté nous est très mal connue, l'organisation judiciaire avait la prétention de calquer celle des grands états féodaux, mais son fonctionnement était entravé par de perpétuels conflits de juridiction; l'organisation financière, mal connue aussi, ne suffisait pas à assurer l'équilibre puisque nous voyons les comtes obligés de recourir à de fréquents emprunts; la confusion était encore accrue par les guerres, privées ou nationales. Ces observations, justifiées pour l'histoire du comté de Périgord aux XIIe et XIIIe siècles, le sont encore plus pour celle du XIVe siècle; les rapports des comtes avec les habitants de Périgueux, qui allaient en «'améliorant depuis la guerre sanglante de 1246[1], se tendront à nouveau à la fin du siècle suivant pour aboutir aux excès déplorables des deux derniers comtes de la dynastie de Talleyrand, à l'intervention de la royauté française et à la confiscation du comté : l'histoire territoriale du comté de Périgord au XIVe siècle n'est pas moins mouvementée; des échanges importants faits avec les rois Philippe le Bel et Philippe de Valois, suivis d'un brusque accroissement du domaine des comtes sous le règne de Jean le Bon, quantité d'autres modifications de moindre importance à l'intérieur du comté, la constitution pour les comtes bien loin des limites du comté de Périgord d'un second domaine en Quercy et en Toulousain, telles en sont les principales phases. Avant d'étudier l'organisation du domaine des comtes de Périgord, il est donc indispensable de dresser la carte de ce domaine telle qu'elle se présentait au début du XIVe siècle et de donner un résumé des principaux événements ayant provoqué les modifications qu'elle a subies par la suite : l'histoire des possessions des comtes de Périgord en Quercy et en Toulousain sera étudiée séparément.

Il y eut dans le courant du XIVe siècle cinq comtes de Périgord : Hélie VII[2], fils d'Archambaud III, comte depuis 1204, mort en 1311, marié deux fois, à Philippe de Lomagne[3] et à Brunissende de Foix[4]; Archambaud IV, issu du second mariage d'Hélie VII, comte de 1311 à 1334[5], marié à Jeanne de Pons[6], sans postérité; Roger-Bernard, frère d'Archambaud IV, comte de 1334 à 1361[7], marié à Eléonore de Vendôme[8]; Archambaud V, son fils, comte de 1361 à 1397[9], condamné au bannissement et à la confiscation de ses biens; il eut pourtant un successeur, son fils, Archambaud VI, le dernier comte de Périgord de la maison de Talleyrand, également banni et dépossédé de ses biens par arrêt du Parlement de Paris du 19 juillet 1399, mort après 1430[10]. Physionomies bien peu intéressantes que celles des cinq derniers comtes de Périgord ! Si l’on excepte la triste célébrité momentanément conquise par Archambaud V et Archambaud VI à cause des excès commis par leurs bandes aux environs de Périgueux et du siège de Montignac par Boucicaut, quels souvenirs ont laissés dans l'histoire locale un Hélie VII, un Archambaud IV, un Roger-Bernard ? Le rôle joué par eux a été assez insignifiant; quelques caractères communs se dégagent cependant de l'étude des documents qui les concernent; ils ont fait preuve dans la défense de leurs droits et principalement dans leurs entreprises contre la municipalité du Puy-Saint-Front de Périgueux d'un remarquable entêtement qui n'eut d'autre résultat que de vouer leurs prétentions au plus complet échec; très souvent à court d'argent, ils ont beaucoup emprunté, surtout à des marchands florentins[11]; ils ont eu, comme tous les seigneurs de l'époque, le goût des armes et de la dépense et le souci de bien marier leurs filles; ainsi Jeanne de Périgord, fille de Roger-Bernard, devint par son mariage comtesse d'Armagnac[12]; Agnès, fille d'Hélie VII et de Brunissende de Foix, épousa le duc de Durazzo, Jean de Sicile[13]; mais tous les. membres de la maison de Périgord n'étaient pas caractérisés par la médiocrité : Brunissende de Foix, fille du comte de Foix Roger-Bernard et deuxième femme d'Hélie VII, a donné des preuves, dans son rôle de tutrice et curatrice du jeune Archambaud IV, de fermeté et de modération : le Cardinal de Périgord[14], fils de cette même Brunissende et frère du comte Roger-Bernard, est resté justement célèbre : très en faveur à la cour de France, il a su mettre son crédit au service des comtes de Périgord, ses frère et neveu; l'intérêt soudain porté à Roger-Bernard par Philippe VI et son fils le duc de Normandie, n'a pas d'autre cause : sans le Cardinal de Périgord, il est probable que la générosité royale ne se serait pas manifestée avec une telle ampleur en faveur d'un vassal d'aussi peu d'envergure que le comte de Périgord Roger-Bernard. Après la mort de son oncle le Cardinal, Archambaud V trouva encore un appui dans la personne de son frère Talleyrand de Périgord[15], doué de remarquables qualités d'homme de guerre, qu'il fit valoir comme lieutenant du duc d'Anjou en Périgord après la rupture du traité de Brétigny; mais ils étaient divisés par des questions d'intérêt et la faveur de Charles V allait surtout à Talleyrand, remarquablement plus intelligent que le comte; quoiqu'il en fût, la conduite d'Archambaud V au cours de l'année 1368 qui vit les seigneurs du Sud-Ouest se rallier au roi de France, fut entièrement inspirée par Talleyrand, farouchement hostile aux Anglais[16]; on s'aperçut du vide laissé par la mort de ce chef énergique quand, après 1372, le comte de Périgord, livré à ses seules ressources, adopta insensiblement l'altitude sournoise et provocante qui devait amener la ruine de sa maison.

 

CHAPITRE II

Histoire territoriale du Comté de Périgord au XIVe siècle

Le domaine comtal, quand finit le XIIIe siècle, s'étendait surtout au sud et à l'ouest de Périgueux, principalement sur les territoires ou honneurs[17] de Périgueux, Vergt[18], Sanillac[19], Reillac[20], et Roussille[21] au sud; de Saint-Astier[22], Ribérac et Montpaon[23], à l'ouest et au nord-ouest. Les châtellenies d'Auberoche[24], Ans[25] et Hautefort[26], à l'est et au nord-est, relevaient de la vicomté de Limoges; celle de Montignac, au sud-est, était du domaine des seigneurs de Bergerac. Au sud de la Dordogne, Castelnau[27] seulement relevait du comte de Périgord; ses seigneurs lui devaient l'hommage. Au nord de Périgueux, le domaine comtal semblait s'arrêter aux limites de la châtellenie d'Agonac[28].

Quant à la châtellenie de Bourdeilles[29], elle relevait de l'abbé de Brantôme[30].

Hélie VII, en 1301, n'était pas seulement comte de Périgord, mais encore vicomte de Lomagne et d'Auvillars; ces terres de Lomagne et d'Auvillars, situées au sud de la Garonne, entre la Gimone et le Gers, lui avaient été cédées[31] en 1286 par sa première femme, Philippe de Lomagne.

I. L'échange de 1301 et ses suites

Le comte de Périgord ne conserva pas longtemps ses possessions d'outre-Garonne; dès le mois de novembre 1301, Philippe le Bel signait avec lui, à Saint-Germain-en-Laye, l'acte d'échange[32] par lequel Hélie VII lui cédait les vicomtes de Lomagne et d'Auvillars et en retour recevait du roi d'importants domaines situés dans la partie ouest du Périgord; le comte abandonnait entre autres tout ce qu'il possédait à Lectoure, Castéra-Lectourois[33], les château et villes de La Chapelle[34], Poupas[35], Gaudonville[36], Miradoux[37], la bastide de Lavit[38], la boade[39], qu'il percevait sur les hommes d'un grand nombre de localités dont Bourdilles[40] et le Pin[41] , et le château d'Auvillars[42]. Le revenu annuel des biens ainsi cédés par Hélie VII était évalué à 2. 150 livres, 9 sous et 2 deniers tournois.

En échange, le comte de Périgord recevait de Philippe le Bel le château de Puynormand[43], la bastide de Villefranche-de-Lonchapt[44], tout ce que le roi possédait à Saint-Astier et dans la châtellenie de Saint-Astier, c'est à savoir le droit du commun et les biens confisqués à Grimoard de Chassenx[45], Estissac[46] avec tous les domaines confisqués à Fergaud d'Estissac[47], moins le commun que se réservait le roi, la bastide de Lalinde[48] avec la pêcherie et le lieu de Longa[49], moins le commun, le château et la châtellenie des Grignols[50] avec le droit du commun.

Ainsi le domaine comtal, par l'acquisition de Puynormand et de Villefranche-de-Lonchapt, s'étendait à l'ouest vers le Bordelais; par celle de Beauregard et d'Estissac, il se consolidait dans la partie nord du Bergeracois; la cession de Lalinde et celle de Grignols étaient aussi d'importance; par la possession de la première de ces villes, le domaine des comtes de Périgord atteignait désormais la Dordogne en deux points[51] : la châtellenie de Grignols, dont les seigneurs étaient seulement jusque-là sous la suzeraineté des comtes de Périgord, s'incorporait effectivement à leur domaine.

Les assignations compensatrices de la cession des vicomtes de Lomagne et d'Auvillars ne portaient pas seulement sur des terres en Périgord, mais aussi en Quercy[52]; nous en parlerons dans une étude spécialement consacrée au domaine du Quercy.

Gérard Flotte[53], sénéchal de Périgord et Quercy, fut chargé de mettre Hélie VII en possession de ses nouvelles terres du Périgord[54]. A Lalinde, le sénéchal recommanda aux habitants du lieu d'obéir au comte de Périgord comme à leur seigneur; étant entré dans l'église, Hélie VII y reçut le serment des consuls; c'est aussi à son passage à Lalinde qu'Archambaud d'Estissac et les frères de Clarens[55] lui firent hommage. A Beauregard[56], le comte fut mis en possession avec la même solennité; il y reçut de nombreux hommages, notamment pour Clermont-de-Beauregard[57], pour les châteaux de Longa et de Monclar[58]; à Estissac, où Hélie VII arriva après être passé par Grignols, Olivier de Saint-Astier et Bertrand d'Estissac refusèrent de lui faire hommage pour ce qu'ils tenaient dans cette châtellenie, alléguant qu'ils ne savaient pas qu'ils lui dussent hommage; aussi le comte fit-il mettre sous sa main tout ce qu'ils possédaient dans la châtellenie d'Estissac. La tournée d'Hélie VII dans ses nouveaux domaines se termina par la mise en possession de ce qui lui avait été cédé à Saint-Astier.

L'échange de 1301 fut aussi le point de départ de la constitution du domaine des comtes de Périgord en Quercy. La conclusion entre les rois de France et d'Angleterre de la paix de 1303[59] qui portait restitution de la Guyenne à Edouard Ier, frustrait le comte de Périgord de la plupart des acquisitions qu'il avait faites deux ans plus tôt entre Isle et Dordogne; et c'est pour compenser ces pertes de territoire que Philippe le Bel, ne disposant plus en Périgord de domaines suffisants, dut choisir le Quercy et le Toulousain comme siège de l'assignation de terres qu'il était tenu de faire au comte Hélie VII.

Jusqu'en 1334, époque à laquelle les comtes de Périgord devinrent momentanément, seigneurs de Bergerac, les modifications territoriales du domaine comtal ont été de peu d'importance. Les hommages qui furent faits[60] au nouveau comté, après la mort d'Hélie VII, au début de 1312, permettent de se faire une idée approximative de l'étendue de ce domaine.

En dehors des terres dû vicomte de. Fronsac[61], des seigneurs de Mussidan[62], de Saint-Front[63] et de Castelnau, placées sous la suzeraineté du comte et qui n'étaient que des terres sujettes, le domaine comtal occupait la même superficie qu'à la fin du XIIIe siècle. Au nord de Périgueux, les paroisses de Preyssac[64] et de Cornille[65] en marquaient la limite; à l'est, au delà de Bassillac[66], on entrait dans le ressort de la vicomte de Limoges; au sud, le domaine ne dépassait pas la limite des paroisses de Rouffignac[67], Reillac, Lacropte[68], Vergt, Roussille; il y avait, au sud-ouest, des biens sur lesquels le comte de Périgord exerçait la directe jusque dans les paroisses de Saint-Vivien[69] et du Fleix[70]; la portion de la Double[71] aujourd'hui comprise dans le département de la Dordogne, faisait presque entièrement partie du domaine comtal; au nord-ouest, la paroisse de Vanxains[72] dans la châtellenie de Ribérac, celles de Cercles[73] et Cherval[74] dans la châtellenie de la Tour-Blanche[75], se trouvaient encore dans les limites de ce domaine.

(A suivre.)                                   R. Avezou, archiviste paléographe.

 

pp. 134-152.

LES COMTES DE PERIGORD ET LEUR DOMAINE AU XIVe SIECLE

CHAPITRE II

Histoire territoriale du Comté de Périgord au XIVe siècle

(Suite)

II. Droits des Comtes de Périgord sur Bergerac; l'échange de 1340 et ses suites.

C'est en 1313 qu'Archambaud IV, encore sous la tutelle de sa mère Brunissende, épousa[76] Jeanne de Pons, sœur du seigneur de Bergerac, qui promit d'assigner à la nouvelle comtesse cinq cents livres de rente sur ses terres de Périgord[77]. L'assignation, qui fut parfaite seulement onze ans plus tard, porta sur diverses paroisses de la châtellenie de Montignac[78] ; ainsi se faisait jour pour le comte de Périgord la possibilité d'étendre son domaine jusqu'à la Vézère; d'autre part, Renaud de Pons n'avait pas d'enfants et, par son testament de 1318, il avait institué son héritière sa sœur Jeanne. Aussi le comte de Périgord était-il prêt à faire valoir, le cas échéant, les droits de sa femme à la succession de Bergerac.

Renaud de Pons mourut, toujours sans postérité, vers le 20 juin 1334[79]. Il laissait une succession difficile à régler : depuis le testament de 1318 en faveur de Jeanne de Pons, la situation s'était compliquée du fait de Mathe d'Albret, femme de Renaud de Pons, veuve en premières noces du vicomte de Tartas. Pendant toute la durée de son mariage, le seigneur de Bergerac avait été en dissentiment avec elle au sujet du règlement de sa dot et un jugement rendu à Lauzerte[80] quelques jours avant sa mort l'avait condamné à payer à Mathe d'Albret[81] une somme de quatre vingts mille livres (soixante dix sept mille pour la dot, trois mille pour les frais[82] . Il lui avait fait abandon, pour le payement de cette somme, des terres de Montignac et de Montcuq[83] en Périgord, et de celle de Pujois[84] en Agenais, estimées soixante mille livres; restaient vingt mille livres qui furent assignées à Mathe d'Albret sur Bergerac.

Tout ceci étant contraire aux dispositions du testament de 1318, aussitôt après la mort de Renaud de Pons, le comte et la comtesse tirent appel du jugement rendu à Lauzerte [85]; mais, pour accélérer l'action de la justice, le beau-frère du seigneur de Bergerac occupa purement et simplement la ville dès le 22 juin. Tout de suite apparaît bien évidente l'intention du comte de Périgord de rester maître de Bergerac en dépit des prétentions de Mathe d'Albret, et son premier soin, en sa qualité de seigneur de la ville, fut de se concilier la faveur des consuls et de la communauté par une confirmation solennelle des coutumes. La cérémonie eut lieu avec un certain éclat le jour même de l'entrée du comte à Bergerac. La comtesse Jeanne et son mari avaient en effet cité devant eux pour ce jour[86], en l'église Saint-Jacques de Bergerac, les consuls et syndics de la ville, afin qu'ils prêtassent à leurs nouveaux seigneurs le serment de fidélité. Le comte et la comtesse de Périgord siégeaient devant l'autel de l'église Saint-Jacques « subtus crucifixum », entourés d'une grande foule de chevaliers, de donzels, d'hommes de lois et de membres de leur conseil. Là, ils confirmèrent les coutumes[87] de la ville dont on leur présenta les articles et auxquelles ils apportèrent des corrections et des modifications.

Mathe d'Albret, pendant ce temps avait été maintenue en possession[88] des châteaux, terres et seigneuries de Montcuq, Montignac et Bergerac; les deux premières étaient effectivement occupées par des membres de sa famille[89] ; mais pour Bergerac, si elle avait théoriquement gain de cause, en fait, elle demeurait, dépossédée.

Les événements allaient se précipiter : Jeanne de Pons, ayant contracté une grave maladie à Bergerac, y fit son testament le 18 juillet 1334 [90] et mourut peu de jours, après. Elle avait institué son mari, le comte Archambaud IV, son héritier universel. Le comte de Périgord n'eut pas à faire valoir longtemps ses droits; il était mort avant le 21 septembre de cette même année.

Roger-Bernard, le nouveau comte de Périgord, frère d'Archambaud, sut montrer quelle importance il attachait à la possession de Bergerac; il prit entièrement à son compte la politique inaugurée par son prédécesseur, et, le 17 novembre 1334[91], il était à Bergerac et prenait possession du château et de la ville ainsi que de leurs dépendances, en qualité d'héritier de son frère défunt.

Malgré l'arrêt rendu par le Parlement le 13 juillet 1335[92], qui décidait la mise sous séquestre, durant le procès, de la terre de Bergerac, malgré l'ardeur que mettait Mathe d'Albret à la défense de ses droits et l'apparition de nouveaux prétendants à la succession de Bergerac en la personne de Robert de Matha et de Renaud de Pons, seigneur de Ribérac, le comte Roger-Bernard travaillait à l'aboutissement de son dessein qui était, tout en se maintenant par la force à Bergerac, de faire proclamer la légitimité de ses droits sur cette ville : le 1er juin 1337, à la prière des consuls, syndics et jurais, il approuvait les coutumes accordées trois ans plus tôt aux habitants par sa belle-sœur Jeanne de Pons et son frère Archambaud[93].

Mais il ne resta pas longtemps maître de la situation : Bergerac ne fit partie du comté[94] que pendant cinq ans. Mathe d'Albret, lasse de s'adresser au Roi de France qu'elle devinait plus favorable aux droits du comte de Périgord qu'aux siens, se tourna vers le Duc de Guyenne, roi d'Angleterre et, par la cession qu'elle lui fit[95] de la seigneurie de Bergerac, de Maurens[96] , Montcuq, Montignac et d'autres terres hors du Périgord, compromit sérieusement la position du comte Roger-Bernard. De Mathe d'Albret, il avait pu triompher facilement, mais comment supposer que le nouveau seigneur de Bergerac, Edouard III ne tentât de s'approprier le plus vite possible, par la force, les terres que la donatrice était incapable de lui livrer ? La décision du comte de Périgord fut rapide, et clic pouvait seule lui épargner la perte de Bergerac sans compensations : il se tourna vers le Roi de France pour lui céder ses droits sur Bergerac.

Par l'accord de mars 1340, [97] le comte Roger-Bernard abandonna à Philippe de Valois le droit qu'il avait sur la ville de Bergerac; en échange r.6oo livres de rente annuelles lui était assignées sur les juridictions de Montignac, Mouleydier[98] et Moncuq; la dot de Jeanne de Pons avait d'ailleurs été placée déjà sur une partie de ces terres[99], mais durant l'occupation de Bergerac, elles étaient tombées au pouvoir de la famille d'Albret.

Ainsi, les principaux domaines de la maison de Pons se trouvaient partagés entre la couronne de France, à laquelle s'annexaient définitivement Bergerac et sa seigneurie, et les comtes de Périgord qui recouvraient la seigneurie de Montignac depuis longtemps détachée du comté[100].

Philippe VI avait promis une rente de seize cents livres, mais les assignations prévues n'arrivaient pas à parfaire cette somme : il y avait là quelque analogie avec la situation qui était résultée de l'échange de 1301; une partie des terres cédées au comte de Périgord était occupées par un ennemi, le seigneur d'Albret[101] ; des compensations devaient être assurées à Roger-Bernard, c'étaient le même enchevêtrement d'assignations de terres et de droits, les mêmes atermoiements des commissaires royaux qui allaient à nouveau se présenter.

Pendant plusieurs années, le comte de. Périgord, soutenu par son frère, le Cardinal, exploita le mieux qu'il pût les conséquences de l'échange de Bergerac.

En 1340, sur ses réclamations, le roi lui faisait don[102] de la plus grande partie de la terre et châtellenie de Bourdeilles qui, ainsi réunie au domaine comtal, ne cessa plus d'en faire partie jusqu'à la fin du XIV siècle. Celle donation ne fut pas suivie d'une mise en possession immédiate; les commissaires[103] chargés par le roi de faire l'estimation des revenus de la terre de Bourdeilles, l'évêque de Beauvais[104] lui-même, lieutenant de Philippe VI en Languedoc et en Saintonge, qui avait reçu mission de compléter les assignations de terres dues à Roger-Bernard, laissait traîner les choses en longueur; il fallut que, sur la plainte du comte, en octobre 1342, le roi enjoignît[105] à l'évêque de Beauvais de l'installer sans plus tarder dans ses nouveaux domaines.

Entre temps, Roger-Bernard avait réussi à faire augmenter de quatre cents livres le montant de l'assignation qui devait lui être faite. En effet, des seize cents livres prévues par l'acte d'échange de Bergerac, le roi avait déduit d'abord les quatre cents livres de la dot de Jeanne de Pons; c'est cette disposition qui fut annulée par lettres du 28 juin 1341 [106]. Le 10 novembre suivant, l'évêque de Beauvais donnait commission[107] à Pierre des Combes, juge royal de Bergerac d'enquérir sur la valeur des revenus destinés à compléter l'assignation due au comte de Périgord. C'étaient, outre certaines sources de revenus à Périgueux même, le revenu du droit du commun dans les paroisses de Trélissac[108], Lisle[109], Celles[110], Bertric, Burée [111], Verteillac [112], Léguillac[113], Sainl-Paul[114], Saint-Martial-de-Viveyrol[115], Allemans[116], Champagnac[117], Saint-Pancrace[118]. Cette assignation était chose faite au mois d'avril 1342, ainsi qu'en témoigne le procès verbal[119] rédigé par Pierre des Combes, mais la somme de seize cents livres prévue n'était pas encore parfaite puisqu'au cours des deux années qui suivirent le comte réclamait encore son dû en 1344, le roi lui donna[120] le château et châtellenie de Montréal[121] et la paroisse de Trélissac en toute propriété, s'y réservant seulement le ressort et la souveraineté et cela, pour la somme de quatre cents trois livres dix sous, déduite de celle de seize cents livres. L'histoire des rapports du comte de Périgord avec l'autorité royale au cours des années 1340 à 1345 est d'ailleurs empreinte d'une grande confusion; les ordres si souvent contradictoires donnés par Philippe VI se ressentent de la double influence que subissait alors le roi, selon les moments, celle du Cardinal de Périgord, d'une part, des municipalités de Périgueux et de Lisle, de l'autre.

Indépendamment des acquisitions compensatrices de la cession de Bergerac, le comte de Périgord eut, vers la même époque, d'autres occasions d'agrandir ses domaines.

Le seigneur de Maurens, Pierre de Pommiers, lui donna[122] en mars 1343 (n. st.) la seigneurie de Maurens avec ses dépendances; en retour Roger-Bernard donnait à Pierre de Pommiers une somme de mille livres tournois et s'engageait à lui payer cent livres de rente annuelle, sa vie durant, mais .cette donation de la terre de Maurens,; qui était faite sous la réserve de l'usufruit, fut nettement désavantageuse pour le comte; il dut compléter en septembre et en octobre 1344 l'échange précédent par la cession[123] à Pierre de Pommiers du lieu de Saint-Léon-sur-Vézère[124] dans la châtellenie de Montignac et de certains revenus dans celle même châtellenie. Deux ans plus tard, Maurens, que le comte de Périgord avait du occuper dans l'intervalle, faisait retour à la famille de Pommiers. En représailles de l'attitude de Roger-Bernard qui avait combattu dans les rangs français durant la campagne du comte de Derby en Guyenne, celui-ci disposa, le 30 octobe 1346, du lieu de Maurens en faveur de Bertrand de Pommiers[125].

Mais le fait d'avoir embrassé la cause française valait aussi au comte de Périgord des avantages : si le roi de France changeait souvent ses dispositions à son égard, par contre la faveur du duc de Normandie lui était acquise. En juillet 1344, ce prince, pour le récompenser d'avoir expulsé les ennemis du roi du lieu de Montancés[126] , qu'ils avaient occupé par suite de la négligence du seigneur Gaillard de Montancès, lui fit don[127] de la seigneurie de Montancés avec la haute, basse et moyenne justice et, tous les droits y aliénant.

La garde des places frontières du comté de Périgord, que le comte Roger-Bernard assurait avec ses propres soldats, lui valut, au cours de l'année 1345, une extension assez importante de ses droits dans la châtellenie de Bourdeilles et dans celle du Chapdeuil[128], ainsi que dans certaines paroisses des environs et de la terre du pariage au sud de Périgueux. Par des lettres[129] du mois de novembre 1345, le duc de Normandie, pour couvrir une somme de dix mille livres sur les douze mille que le comte de Périgord devait toucher pour la garde des frontières, lui donna le revenu du droit du commun jusque-là perçu par le roi dans la châtellenie de Bourdeilles et dans les paroisses de Celles, Bertric, Verteillac, Chassagne[130], Saint-Privat[131], Puycorbier[132], le produit des ventes du pariage entre le roi et le chapitre de Saint-Front, de Périgueux ainsi que la perception du commun des paroisses de Marsaneix[133], du Breuil[134], d'Eglise Neuve d'Uschel[135], Sanillac, Saint Pierre ès Liens[136], Coursac[137], Coulounieix[138], Marsac[139] et Rouffignac. Si, au 22 juillet suivant, la somme de dix mille livres n'était pas couverte par les revenus touchés, l'assignation faite par le duc de Normandie devait rester définitivement acquise au comte Roger-Bernard et à ses descendants.

An mois de novembre 1346, Philippe de Valois vendit[140] pour vingt mille florins au Cardinal de Périgord, au nom du comte et de la vicomtesse de Limoges, la .châtellenie[141] d'Auberoche. Cette terre ne s'incorporera définitivement au domaine comtal qu'après la mort, du Cardinal (1365), mais en fait elle avait été acquise à Roger-Bernard bien auparavant, le Cardinal, presque toujours absent, laissant habituellement à son frère le soin d'administrer ses possessions; nous avons conservé une procuration[142] donnée, par lui en janvier 1351 au comte de Périgord, chargé de recevoir à sa place les hommages des vassaux de sa seigneurie d'Auberoche.

III. Accroissement, territorial sous le règne de Jean le Bon et modifications survenues dans les dernières années du XIVe siècle.

C'est pendant le règne de Jean le Bon surtout que la générosité royale se manifesta d'une façon toute particulière envers le comte de Périgord par de nombreuses donations de terres et concessions de privilèges, mais tous les avantages que Roger-Bernard put retirer de l'estime particulière dans laquelle le tenait le roi restèrent sans lendemain; l'extension de la suzeraineté du comte de Périgord, brusquement provoquée en 1356 par les libéralités royales était hors de proportion avec les moyens dont ce seigneur disposait pour la faire respecter; les concessions du roi Jean eurent surtout pour effet d'accroître les prétentions de Roger-Bernard et de ses successeurs. Vingt-cinq ans plus tard, Archambaud V sera en rébellion ouverte contre cette autorité royale qui avait tant favorisé les entreprises de son père.

Dans les dernières années du règne de Philippe III, le duc de Normandie avait disposé en faveur de Roger-Bernard de la seigneurie de Montancès, des terres et seigneuries que le seigneur de Montaut tenait en fief du roi au diocèse de Périgueux[143], des villes de Saint-Astier[144] et Montagrier[145] avec la haute et basse justice; toutes ces donations étaient destinées à punir ceux qui avaient fait défection au roi de France pendant la guerre. La première de celles que le roi Jean fit au comte après son avènement partait du même principe. En confisquant[146] les terres de Jean de Galard, seigneur de Limeuil pour les donner à Roger-Bernard, il entendait faire un exemple et frapper un des rares seigneurs périgourdins, et des plus puissants, qui avaient suivi le parti des Anglais, mais les lettres de rémission que le seigneur de Limeuil obtint en 1354 [147] privèrent le comte de Périgord de la jouissance de ses importants domaines.

En raison de l'attitude plutôt favorable aux Anglais de l'archevêque de Bordeaux[148], des domaines de qui faisait partie le château de Montravel[149], le roi Jean le lui enleva pour en faire don au comte de Périgord, tout qualifié par son dévouement, à la couronne pour défendre une place particulièrement exposée de par sa situation à proximité du territoire occupé par les Anglais (18 septembre 1355)[150].

L’année 1356 marqua l'apogée des concessions faites au comte Roger-Bernard. Par lettres du mois d'août de cette même année[151], le roi Jean lui céda plusieurs hommages qui lui étaient jusque-là faits directement, ceux principalement, de l'archevêque de Bordeaux pour ses domaines[152] des diocèses de Périgueux et de Sarlat, de l'évêque de Sarlat, des abbés de Saint-Amand[153], Châtres[154], Terrasson[155], de l'évêque de Périgueux, des abbés de Brantôme et Tourtoirac[156]; parmi les seigneurs laïcs qui, en vertu des dispositions royales, allaient devenir les vassaux du comte de Périgord, citons le seigneur de Comarque[157], Pons de Beynac, le seigneur d'Hautefort[158] et Thenon[159], Renaud de Pons, seigneur de Ribérac, le seigneur de Milhac[160] et celui de Mareuil [161], co-seigneurg de la Tour-Blanche, etc., etc..

L'autorité du comte de Périgord ne se trouva pas consolidée par cette profusion d'honneurs; la mauvaise volonté d'un certain nombre de ses nouveaux vassaux ne tarda pas à se manifester et trouva un aliment dans le trouble qui résulta de l'extension de l'occupation anglaise en Périgord et de la signature du désastreux traité de Brétigny.

A l'avènement d'Archambaud V, il fallut une intervention de Jean Chandos[162], lieutenant du roi d'Angleterre, duc de Guyenne, pour contraindre, sur la plainte du comte, les seigneurs de Limeuil, Mussidan et Castelnau à faire et payer à leur suzerain les hommages, droits et devoirs qui lui étaient dûs.

Par contre, les seigneurs d'Hautefort s'acquittèrent régulièrement de leur devoir : en 1374, Bertrand de Born, seigneur d'Hautefort, faisait hommage[163] au comte Archambaud V pour son château et sa châtellenie d'Hautefort; à l'extrême fin du siècle, alors que la fortune de la maison de Talleyrand était définitivement compromise, Hélie de Gontaut, procureur de Mathe de Born, dame d'Hautefort, reconnut tenir le château et la châtellenie de ce nom « a nobili et potenti viro domino comite Petragoricensi » (9 août 1396)[164].

Parmi les vassaux ecclésiastiques, l'abbé de Saint-Amand resta fidèle jusque dans les mauvais jours; le 3 octobre 1396, Raymond[165], abbé de ce monastère, reconnut tenir du comte de Périgord les lieux de Saint-Amand et de Côle [166] avec tout le domaine et la haute, et basse justice, sous le devoir d'un petit anneau d'or, pesant un huitième d'once, au poids de Troyes.

En 1365, l'abbé de Tourtoirac fit hommage[167] pour ce qu'il possédait dans la paroisse de Granges[168].

Le 6 décembre 1396, Guillaume, abbé du même monastère, reconnut tenir du comte les mêmes biens et lui devoir un marc d'argent d'acapte[169].

Durant les quarante dernières années du XIVe siècle, aucun accroissement nouveau[170] du domaine comtal n'est à signaler. Bien au contraire, la continuation de la guerre, la rébellion du comte Archambaud V amèneront sa dislocation progressive et, au moment de la confiscation du comté, les gens du comte n'en détiendront plus qu'une faible partie.

Pendant les années qui suivirent la conclusion du traité de Brétigny, le comte de Périgord, acceptant docilement la suzeraineté[171] du roi d'Angleterre, se fit confirmer par lui la possession de ses domaines[172] et tâcha de faire prouver son droit sur celles de ses terres dont la propriété lui était contestée.

Les comtes n'avaient jamais été mis en possession de la châtellenie de Montcuq que Philippe VI avait assignée à Roger-Bernard à la suite de l'échange de Bergerac, mais en attendant qu'elle pût leur être baillée, ils avaient conservé certains droits sur la ville de Bergerac[173] jusqu'au moment où elle fut occupée par les Anglais. C'est pour rentrer en jouissance de ses droits qu'Archambaud V se plaignit au roi d'Angleterre, et, par lettres[174] du 2 janvier 1362 (n. st.)

Jean Chandos, se trouvant à Sarlat, donna ordre qu'on fît jouir le comte des droits qu'il avait à Bergerac. L'année suivante, le comte Archambaud obtint d'Edouard III des lettres par lesquelles le roi ordonnait à son Sénéchal de Gascogne et à ses officiers qu'il fût maintenu dans la jouissance de ses biens, tant de ceux qui lui avaient été concédés par les rois de France que de ceux qu'il tenait « jure hereditario ». Ces lettres faisaient mention de l'intervention du Cardinal de Périgord en faveur de son frère (22 mars 1363, n. st.)[175].

Avec l'arrivée du Prince de Galles dans le Sud-Ouest[176], les choses changèrent, à la place de confirmations de possession pures et simples, des enquêtes furent prescrites sur les droits du comte de Périgord touchant certaines terres.

Ainsi, par lettres du 15 août 1363[177], la légitimité des droits sur Bergerac que revendiquait Archambaud, toujours dépossédé de Montcuq, fut remise en question. Pour enquêter sur ces faits, le Prince de Galles ajournait le comte de Périgord à sa cour pour le quinzième jour après la prochaine fête de Saint-Michel.

Le .comte réclamait, aussi la restitution des lieux de Maurens, Mouleydier et la Tour-Blanche, qui avaient été occupés à sou détriment pendant la durée des guerres. Le 1er octobre 1363[178], le Prince de Galles écrivait à son Sénéchal de Périgord pour le tenir au courant de cette réclamation. Mais les droits du comte, sur ces terres n'étaient pas assez évidents : deux ans plus tard, une information était prescrite par le Prince[179] à son Sénéchal au sujet des châteaux de Mouleydier et, Maurens dont il devait prouver la possession antérieure par le comte de Périgord.

Après la rupture du traité de Brétigny, et le comte de Périgord une fois rentré dans l'obéissance du roi de France, il obtint facilement continuation par Charles V de toutes les donations qui lui avaient été faites par le roi Jean[180]. Quel que fût le suzerain, Archambaud V ne perdait pas de vue ses intérêts (mai 1369).

Cette nouvelle volte-face avait indisposé contre lui le roi d'Angleterre qui, par des lettres[181] du 6 août 1375, donna à Raymond de Montaut[182], seigneur de Mussidan, le lieu et la châtellenie de Bourdeilles, confisqués à cause de la rébellion du comte. Il y a lieu de croire que cette confiscation fut sans effet, du moins au bout de peu de temps; en 1378, le château de Bourdeilles était défendu par un capitaine du comte[183].

Quand, après la condamnation d'Archambaud VI, Renaut de Sens, bailli de Blois, prit, possession du comté de Périgord au nom du duc d'Orléans (1400)[184], il fut déclaré que le comté comprenait le château et la châtellenie de Périgueux (mais le château de la Rolphie était démoli[185] et les droits des comtes sur les paroisses de la châtellenie de Périgueux contestés), les châteaux et châtellenies d'Auberoche, Bourdeilles, Montignac, Vergt et Roussille qui avaient été le théâtre des violences commises par Archambaud V et Archambaud VI et où ces comtes avaient fait respecter leur autorité jusqu'au dernier moment. Restaient la ville et la châtellenie de Montpon, qui étaient occupées et exploitées par les Anglais, le château et la châtellenie de Bénévent[186], tenus par le seigneur de Mussidan, le château de Montignac-le-Petit[187], également occupé, le Puy de Châlus[188] que tenait le seigneur de Duras, enfin la terre de la paroisse de Plazac[189] et la bailie de Manaurie[190].

(A suivre.)                                         R. Avezou, archiviste-paléographe.

 

pp. 197-206.

LES COMTES DE PERIGORD ET LEUR DOMAINE AU XIVE SIECLE

CHAPITRE III

L'entourage des comtes de Périgord; les familiers, les grands officiers

 

Malgré l'exiguïté de leurs domaines, les Comtes de Périgord, à l'instar des grands seigneurs féodaux, s'entouraient de familiers à qui ils attribuaient des fonctions administratives et surtout domestiques, et qu'ils décoraient des noms portés par les titulaires des grands offices des cours royale et seigneuriales.

On ignore presque tout des attributions de la plupart de ces officiers, le chambrier, le connétable, le chambellan, par exemple : un seul, le sénéchal, paraît avoir joué un rôle moins obscur et plusieurs actes nous ont conservé la relation d'événements auxquels certains sénéchaux des Comtes de Périgord ont été mêlés.

Les officiers de l'entourage des comtes formaient ce qu'on appelait leur cour ou leur conseil [curia, consilium, comitiva[191]], les hommes de loi y avaient aussi leur place, (advocati, jurisperiti, judices); celle cour pouvait se déplacer avec le comte; quand la comtesse Jeanne de Pons et le comte Archambaud IV confirmèrent solennellement, en l'église Saint-Jacques de Bergerac, les privilèges de cette ville, ils étaient environnés d'une grande foule de chevaliers, damoiseaux, avocats et hommes de loi de leur conseil « una cum magna multitudine militum, domicellorum, advocatorum, jurisperitorum et aliarum personarum de comitiva et consilio dictorum domine Johanne et domini Comitis »[192].

En dehors du sénéchal, les officiers de la maison des Comtes de Périgord se sont surtout signalés dans les dernières années du XIVe siècle par l'aide efficace qu'ils apportèrent au comte Archambaud V pour accomplir les excès et violences que l'on sait à Périgueux et aux environs, cause de la saisie du comté et de la déchéance de la dynastie des Talleyrand.

En 1378, ce fut le chambrier du comte, un nommé Jean de Maigre, qui, aidé du capitaine de la Rolphie[193], leva et fit prendre par force le commun de la paix, malgré l'arrêt rendu au Parlement.

Talleyrand de Périgueux[194], qui était consul pour la Cité en 1394, remplit par la suite les fonctions de chambellan auprès du comte Archambaud V et de son fils Archambaud VI. Il tenait les sceaux, scellait les sauf-conduits et percevait un droit de chambellage, malgré la défense royale. Au cours du procès d'Archambaud vi, les Maire et Consuls de Périgueux accusèrent Talleyrand de n'avoir quitté ce comte ni jour ni nuit et de l'avoir constamment aidé de ses conseils[195].

L'existence de la fonction de connétable ne saurait, être, affirmée; une note ambiguë de l'abbé de Lespine peut faire croire qu'il y avait des connétables héréditaires des comtes de Périgord et qu'ils étaient pris dans la famille de Périgueux[196] ; toutefois il est difficile de tirer de ce renseignement une conclusion précise. Il y avait d'autre part des connétables dans les principales places-fortes du comté[197]; ils seront étudiés avec l'organisation militaire.

Le sénéchal se présente surtout comme un lieutenant du comte, délégué pour recevoir les hommages à sa place, pour le représenter dans la conclusion d'un acte de vente et parfois dans des circonstances d'ordre plus général; en cas d'absence du comte, s'il s'agissait de lui notifier des lettres royaux, de remplir auprès de lui une mission officielle, c'était toujours à son sénéchal que s'adressaient les gens du roi, de la municipalité ou du chapitre.

Pierre de La Lande est le premier de ces sénéchaux qui nous soit signalé au XIVe siècle; ce fut lui que Brunissende de Foix chargea, en février 1320 (n. st.), de procéder à la saisie de Mussidan; c'est bien en qualité de lieutenant du comte qu'il fut député pour accomplir cette importante mission, le procès-verbal de saisie le spécifie[198] : « Petrus de La Lande, domicellus, senescallus et locum tenens domini Petragoricensis ». Tous pouvoirs lui étant conférés, ce fut lui qui nomma les officiers comtaux chargés de percevoir les produits de la saisie et qui requit le baile du seigneur de Mussidan pour se faire livrer les clefs de la ville.

Pierre de La Lande ne nous est connu que par le rôle qu'il a joué dans la saisie de Mussidan[199].

Hugues du Cluzel est mentionné pour la première fois en 1326; en l'absence du comte de. Périgord, il le remplaça lors de la conclusion d'un acte de vente[200]. L'acte stipule que la vente a été faite « Hugoni de Cluzello, domicello et senescallo ejusdem domini comitis presenti et recipienti vice et nomine dicti domini sui ». La même année, en qualité de fondé de pouvoirs d'Archambaud IV, Hugues du Cluzel donna quittance[201] à Alphonse d'Espagne[202], lieutenant du roi de France dans les provinces de l'Ouest, d'une somme de trois cents livres pour frais de guerre.

Le même sénéchal fut intimement mêlé, cinq ans plus tard, aux formalités de notification[203] à Archambaud IV de plusieurs sauvegardes et d'un appel porté contre ce comte par les Maire et Consuls, notification dont fut chargé Bernard Faure, bailli royal de Périgueux. Ce fonctionnaire se rendit à Vergt le 24 juillet 1331, accompagné d'un notaire, de témoins et d’Hélie Brun, procureur de la communauté. Il trouva, sur la place de Vergt, le comte de Périgord; l’entrevue n'eut rien de cordial, le comte fit approcher le bailli et pendant que ses sergents tenaient le notaire et les témoins à une respectable distance, il eut avec lui un bref entretien, puis il s'éloigna. Peu après, Hugues du Cluzel, son sénéchal, vint trouver le bailli, et c'est au sénéchal du comte, que la notification en question fut faite; le procureur de la communauté lui lit lire ses lettres de procuration et lui exposa le but de sa venue à Vergt, qui était notamment de faire connaître au comte l'appel porté contre lui et ses gens par les Maire et Consuls, au nom de Raymond Laborie, bourgeois de Périgueux et d'autres habitants de la ville. Comme le bailli royal, sollicité à nouveau par le procureur, insistait pour être admis à pénétrer au château comtal afin que la notification fût faite en la présence d'Archambaud, Hugues du Cluzel répliqua qu'il était là aux lieu et place du comte, qu'il gérait ses affaires et qu'il était suffisamment qualifié pour écouter les griefs qu'on lui présenterait et en faire le cas qu'il conviendrait : « Quiquidem senescallus dixit et respondit quod verum tamen ipse erat ibi pro dicto domino Comite et gerebat vices suas, et erat paratus audire et admittere premissa nomine dicti domini Comitis, prout et in quantum teneretur et deberet, et non alias ». En présence de cette attitude énergique, les deux envoyés n'avaient plus qu'à s'acquitter de leur mission; Bernard Faure rappela donc que Raymond Laborie, bourgeois de Périgueux, était placé sous la sauvegarde royale[204] et qu'il n'en avait pas moins été arrêté et détenu prisonnier par le comte de Périgord; aussi sa libération était-elle instamment demandée. Après quoi le procureur se chargea de notifier au sénéchal l'appel porté par les Maire et Consuls[205] contre le comte, touchant la même affaire, et le bailli, ayant de nouveau déclaré que les Maire et Consuls de Périgueux et toute la communauté étaient placés sous la sauvegarde spéciale du roi, ajourna le comte Archambaud, en la personne de son sénéchal[206], à l'assise royale du Sénéchal de Périgord à Périgueux et lui défendit d'aggraver son cas en manquant d'égards envers son prisonnier.

Le sénéchal du comte le prit de haut et demanda au bailli s'il avait reçu un mandat spécial pour agir de la, sorte; sur réponse négative, il lui déclara que son action n'était pas valable, que la ville de Vergt ne dépendait pas de la bailie royale de Périgueux, que Raymond Laborie avait été arrêté dans des conditions tout à fait licites, pour les excès, crimes et délits qu'il avait commis dans les limites de la juridiction comtale; qu'en conséquence il appelait, au nom d'Archambaud, du baile royal au Sénéchal de Périgord, et déclarait suspecte et de non valeur l'action engagée par le baile; celui-ci riposta en affirmant que l'appel et la récusation du comte n'étaient aucunement valables, et nous ignorons la suite donnée à l'affaire.

Les détails fournis par ce procès-verbal, quoique longs et un peu monotones, sont intéressants parce qu'ils nous montrent à quel point le comte de Périgord pouvait se permettre de résister contre un fonctionnaire royal : il ne craignait pas de traiter assez cavalièrement le baile du roi, le recevait d'abord en plein air, sur la place de Vergt, pour lui déclarer qu'il était inutile d'aller plus loin, se retirer dans sa demeure et déléguer ensuite, toujours au dehors, son sénéchal pour entendre exposer des griefs que, personnellement, il n'avait aucune envie d'écouter. Cet exemple illustre à propos l'esprit d'opposition et l'entêtement dont faisaient preuve couramment à l'égard de la ville de Périgueux les comtes de Périgord.

Au mois de juillet 1332, Hugues du Cluzel exerçait encore ses fonctions de sénéchal. C'est à sa requête[207] qu'un sergent royal ajourna le procureur du roi devant le commissaire chargé d'enquêter sur l'hommage dû au comte de Périgord par le seigneur de Castelnau.

C'est là le dernier exemple d'un acte où Hugues du Cluzel soit mentionné avec son titre de sénéchal[208].

La même année 1332, il est fait mention d'un autre sénéchal du comte, nommé Gérard Bégon. Le comte Archambaud IV fut cité à cette époque par Philippe de Valois en qualité d'héritier de Boson de Périgord, son oncle, à propos de l'hommage du château et de la châtellenie de Blaye[209] . Pierre Maillard et Guillaume de Joncherez sergents du Châtelet de Paris, se rendirent au Puy de Chalus où résidait alors le comte, afin de l'ajourner de vive voix au Parlement; ils ne le trouvèrent pas et eurent affaire à deux de ses officiers, le sénéchal, Gérard Bégon[210], et un juge, Guillaume Caillon. Ayant fait connaître aux .sergents royaux que le comte était absent de son comté et se trouvait à la cour d'Avignon, ils déclarèrent admettre que la citation fût lue en leur présence, sans toutefois engager très à fond leur responsabilité : « dixerunt quod dictus dominus Comes a toto comitatu suo erat absens et quod jamdiu apud curiam Romanam acceperat, quodque ibi non erat aliquis procurator predicti domini comitis nec talis persona in qua hujusmodi citatio fieri posset, dicentes tamen quod ipsi, quantum debebant, dictant citationem admittebant, in eo casu duntaxat in quo appareret predictum dominum Comitem fore heredem prefati quondam domini Bosonis de Petragorio et non alias ».

Bertrand de la Roche nous est plus connu que Gérard Bégon; son nom est mentionné pour la première fois à propos des incidents[211] qui mirent aux prises les gens du comte de Périgord avec ceux du roi dans les premiers temps de l'occupation de Bergerac; le baile royal de Sarlat, député par Philippe VI pour défendre les intérêts de Mathe d'Albret dans le procès qu'elle avait avec le comte de Périgord au sujet de la succession de Bergerac, ayant voulu pénétrer dans cette ville, s'en trouva empêché par des sergents postés à une de ses portes et qui prétendaient être placés là par la volonté du comte de Périgord; comme il s’était mis à faire lire les lettres royaux, faute de mieux, devant la porte, les sergents du comte poussèrent des cris hostiles, comme celui de « Arrière, arrière » et menacèrent de lancer des pierres sur le baile et sa suite; c'est alors que l'envoyé du roi intima l'ordre aux sergents, puisqu'ils me voulaient pas le laisser entrer, d'aller chercher Bertrand de la Roche[212], sénéchal du comte de Périgord; il n'obtint pas satisfaction et dut prendre le parti de citer verbalement, toujours devant la porte, le comte de Périgord à comparaître à Lauzerte le mardi après la prochaine fête de la Toussaint.

Nous avons déjà dit que le sénéchal du comte remplaçait ce seigneur dans un grand nombre de circonstances, notamment pour .la réception des hommages; ce fut le cas pour l'hommage[213] dû au comte de Périgord par Arnaud de Durfort pour son château de Gayac[214]. Par lettres du 15 juin 1336, Roger-Bernard avait donné procuration à son sénéchal Bertrand de la Boche de recevoir cet hommage[215] ; toutes les formalités furent accomplies comme si le comte était présent et le sénéchal, après avoir reçu 1' « osculum » et fait prêter le serment, investit Arnaud de Durfort du château et du lieu de Gayac.

Bertrand de la Roche était toujours pourvu de l'office de sénéchal en 1339; il acheta[216] cette année-là, à Adhémar Brunei, bourgeois de Bergerac, un moulin sur le Caudau[217]; Roger-Bernard approuva cette vente en faisant ressortir les qualités d'honnêteté, de fidélité et de constance que son sénéchal l'avait apportées dans l'exercice de ses fonctions et Philippe de Valois confirma le marché conclu.

A partir de cette époque, les documents ne nous apprennent plus rien sur les sénéchaux des comtes de Périgord; tout au plus sait-on qu'en 1392, un certain « Migasse, dict Virasel », se faisait appeler sénéchal du comte, de Périgord; mais c'était en pleine période de troubles et parmi les complices du comte, nombreux étaient ceux qui se paraient de titres auxquels ils n'avaient pas droit.

Cette charge de sénéchal du comte comportait aussi des attributions judiciaires; les appels interjetés des cours secondaires étaient portés au sénéchal; les coutumes de Bénévent le mentionnent expressément[218].

(A suivre.)                                            B. Avezou, archiviste paléographe.

 

pp. 230-.

LES COMTES DE PERIGORD ET LEUR DOMAINE AU XIVe SIECLE

CHAPITRE IV

L'Administration locale

Il est difficile de préciser quelle était la répartition des agents du pouvoir local dans le comté de Périgord; il semble, d'après les rares documents qui nous renseignent sur ce point, que les comtes de Périgord aient été représentés au chef-lieu de chaque « honor » ou district de leur comté, par un ou plusieurs fonctionnaires, baïles ou prévôts principalement, dont les attributions étaient surtout d'ordre judiciaire et financier.

C'est ainsi qu'au début du XIVe siècle il y avait un baïle du comte à Montpon, un autre à Saint-Astier, un prévôt à Vergt et à Roussille. Ces fonctionnaires, dont les attributions sont mal connues, assuraient la police des terres de leur ressort, percevaient les rentes et devoirs dus aux comtes, connaissaient en premier ressort des affaires qui étaient soumises à leurs cours desquelles les appels pouvaient être interjetés à la cour du juge de la comte ou à celle du juge d'appeaux. Après l'échange-de Bergerac, il y eut un baïle comtal à Bourdeilles, un prévôt à Montignac où siégeaient aussi le juge et le procureur général de la comté.

Au-dessous des baïles et des prévôts, il y avait des agents subalternes, notaires, sergents, dont certains avaient des attributions spéciales, comme les forestiers, receveurs, etc.

Le baile du comte à Montpon est mentionné[219] en 1302 dans le testament d'Hélie VII : c'est ce fonctionnaire qui était chargé de remettre aux églises de son ressort les cierges que leur léguait le comte de Périgord : « cujusmodi cereos volumus, ordinamus solvi et reddi in vigiliis dictorum festorum, unum singulis ecclesiis supradictis, per bajulum nostrum Montispavonis, vel alium ejus nomine ».

Le procès-verbal de la saisie[220] de Mussidan faite en février 1320 (n. st.) au nom du comte de Périgord, nous donne le nom du baile qui représentait le comte à Mont-pon a cette époque, Hélie Adémar : il joua un certain rôle dans les opérations de la saisie[221].

En 1336, Pierre de Caze Majou était baïle du territoire de Montpon pour le comte Roger Bernard; nous possédons le procès-verbal d'un jugement[222] qu'il rendit le 6 avril de cette même année à l'assise de Montpon.

On sait qu'en 1301, quand Hélie VII fut mis en possession par le sénéchal Gérard Flote des terres que lui donnait Philippe le Bel en compensation de la cession des vicomtes de Lomagne et d'Auvillars, il installa à Saint-Astier[223] « Raymond de Saint-Guy, bailli de par lui, durant son plaisir ».

Ce fonctionnaire est également mentionné dans le testament d'Hélie VII[224]; il était chargé de remettre, après la mort du comte, le capital de trente sous de rente à l'église de Saint-Astier pour les frais de célébration d'un anniversaire.

Sous le comte Roger-Bernard, le baïle de Saint-Astier portait le titre exact de baïle du comte de Périgord pour la terre qu'il possédait à Pardoux[225] et dans le territoire de Saint-Astier : « bajulus spectabilis viri domini Rotgerii Bernardi, Dei gratia comitis Petragoricensis ac Brageyriaci domini, totius terre quam dictus dominus Rotgerius habet apud Parducium et in honorio Sancti Asterii eorum que pertinentiis et ressorto ». Un acte[226] du 30 mai 1336, émane de Seguin de Bret[227], alors titulaire de la charge, est ce que nous avons de plus précieux pour la connaissance des attributions des baïles du comte de Périgord. C'est, la ratification d'une vente faite à un bourgeois de Périgueux par un marchand parisien et Etienne Chassagnol, fils du seigneur de Vernode [228], de huit livres de rente de monnaie périgourdine. Seguin de Bret a pris soin de faire transcrire à la fin de l'acte les lettres de nomination à la charge de baïle, que lui avait octroyées le comte Roger-Bernard, au mois de juin 13.35 et qui énumèrent les principales fonctions à remplir par le baïle, d'ordre judiciaire, financier et de police. Dans le cas d'une vente, comme le prouve l'acte ci-dessus, c'était par devant le baïle que le vendeur déclarait se dessaisir de son bien en faveur de l'acquéreur; une fois cette formalité accomplie, il appartenait au baïle de ratifier la vente et d'investir l'acheteur qui versait entre ses mains le montant du droit de lods et ventes dû au comte.

A son entrée en fonctions, le baïle devait prêter serment devant le comte de remplir honnêtement les-fonctions de sa charge. Il dépendait du comte de proroger les pouvoirs du baïle au-delà du terme qu'il leur assignait.

A Vergt, il est prouvé que les comtes étaient représentés par un prévôt; si on prenait à la lettre le texte des coutumes accordées à la ville par le comte Archambaud III en 1285 et qui furent confirmées par Hélie VII à deux reprises, en 1299 et 1301[229], et par ses successeurs en 1321, 1361 et 1396, on pourrait croire qu'un sénéchal et un baïle exerçaient l'autorité dans cette bastide au nom du comte de Périgord, mais le texte des coutumes accordées par les comtes aux bastides qu'ils ont fondées est exactement calqué sur le modèle de celles des bastides d'Alphonse de Poitiers (type Montclar, Montflanquin, Sainte-Foy)[230]. Il serait peut-être téméraire de tirer du texte de ces coutumes la conclusion que le personnel administratif des bastides du comte de Périgord correspondait, exactement à celui des bastides fondées par le frère de Saint Louis. En tous cas, on ne trouve pas mention de l'existence d'un sénéchal à Vergt ailleurs que dans le texte des coutumes[231] et il n'est pas sûr non plus que le baïle ait été un agent comtal distinct du prévôt; il y a lieu de croire plutôt que le représentant de l'autorité comtale à Vergt était indifféremment appelé prévôt ou baïle. Le comte de Périgord avait aussi un juge dans cette localité puisque, dans un appendice à la confirmation de 1301, Hélie VII, cédant aux consuls de Vergt un droit de vinade qu'il y possédait, fait mention à deux reprises du juge et du prévôt qui le représentent dans la ville[232].

Dans le testament du même comte, de l'année 1302[233], c'est du prévôt de Vergt qu'il est question : ce prévôt devait remettre aux églises de Vergt les cierges que leur léguait le comte : « quosquidem cereos solvi et reddi volumus annuatim per manum prepositi nostri de Vernio ».

En 1313, le prévôt de Vergt pour le comte était un certain Pierre Roque; son nom figure dans une liste de témoins[234] : « Petro Roqua preposito de Vernho pro nobili viro Comite Petragoricense »; mais d'autre part, ce même Pierre Roque est mentionné dans une note[235] du censier de la châtellenie de Vergt à propos d'une rente due au comte de Périgord dans la paroisse de Veyrines[236], avec le titre d'ancien baïle de Vergt : « ...Petrum Roqua, tunc bajulum de Vernhio ».

Pierre Roque fit sa carrière dans l'administration comtale; il était en 1317 prévôt du comte à Périgueux[237], où il exerçait encore ses fonctions en 1344[238].

Un certain Jean Boscornu qui se rendit coupable, en 1389, de voies de faits sur la personne d'un sergent royal, est qualifié, dans l'arrêt de 1397[239], de procureur et baïle du comte de Périgord à Vergt : « procurator et baillivus dicti comitis in eodem loco ».

A Roussille, le comte avait un prévôt; c'est le testament de 1302[240] qui le mentionne; Hélie VII désignait ce fonctionnaire pour remettre en son nom à l'église de Roussille un calice et un vêtement sacerdotal, ainsi qu'un cierge d'une livre chaque année.

La bastide de Bénévent[241], dans le territoire de Montpon, fondée par Archambaud III antérieurement à celle de Vergt, avait reçu des coutumes du type de celles de Sainte-Foy-la-Grande[242], confirmées on juillet 1309 par le comte Hélie VII. Le texte de ces coutumes mentionne aussi le sénéchal et les baïles du seigneur; il est très peu probable que les comtes de Périgord aient entretenu à Bénévent un personnel aussi nombreux; néanmoins dans l'exposé qui précède la confirmation de 1309, il est question des baïles et des sergents du comte; les consuls l'ont supplié « quod usus, libertates, statuta et consuetudines supradictos eis tenere et servare, per nos et bajulos et servientes nostros presentes et futuros, et ipsam villam nostram juxta usus et consuetudines predictos tenere, regi bene et fideliter faceremus ». De plus, dans certains articles ajoutés en 1309 aux anciennes coutumes[243], il est aussi question à plusieurs reprises de la cour du baïle[244] . Il est donc possible que les comtes de Périgord aient été représentés dans leur bastide de Bénévent par un fonctionnaire de ce nom, sinon par plusieurs, ce qui paraîtrait assez peu vraisemblable. Malheureusement nous ne sommes renseignés par aucun autre texte que celui de ces coutumes.

Dans les terres qu'il acquit par suite de l'échange de Bergerac, le comte Roger-Bernard installa aussi pour le représenter des officiers locaux.

Il y en eut à Bourdeilles, Lisle et Celles; on ne sait pas s'il y avait un baïle pour chacune de ces localités ou si un même fonctionnaire avait dans son ressort Bourdeilles et Lisle, ces deux villes étant voisines. Les textes manquent de précision; des lettres de sauvegarde accordées par Roger-Bernard à Itier de Villac, prieur de Montagrier, sont adressées « dilectis nostris bajulis de Burdelia, de Cella et de Insula »[245], ce qui est en faveur de la première hypothèse; par contre, l'adresse des lettres[246] du 5 février 1353 (n. st.) modifiant les dispositions des précédentes, est celle-ci : « bajulo nostro de Insula et de Burdelia ». On en demeure donc réduit à des suppositions.

C'est Montignac qui devient, après 1340, le centre administratif du comté de Périgord; il y avait là un prévôt, dont les attributions judiciaires étaient de caractère purement local; en outre, le juge de la comté, le receveur de la comté et le procureur général de la comté, avaient leur résidence à Montignac[247].

A Auberoche, dont la possession revint à Archambaud V après la mort du Cardinal de Périgord, le comte était représenté par un prévôt[248].

Le personnel subalterne était constitué par les sergents attachés à la personne du comte ou de ses officiers. Les sergents du comte à Périgueux, qui devaient être en assez grand nombre, étaient exempts de tout impôt levé par les Maire et Consuls; ce privilège leur ayant été contesté par la municipalité en 1318, la comtesse Brunissende en appela[249] au roi de France qui confirma[250] les dispositions en vigueur (mars 1320).

Un nombre fixe de sergents était attaché aux cours du cellérier[251], du pariage et du juge d'appels.

Il devait en être de même pour les cours locales.

Une catégorie spéciale de sergents, les forestiers, étaient chargés de la surveillance des forêts comtales : nous avons conservé des lettres[252] du comte Archambaud V portant nomination d'un certain Pierre de la Guane, comme sergent forestier de la forêt de Merlande (novembre 1389)[253]).

Les notaires chargés de la rédaction des actes privés dans le domaine comtal étaient à la nomination des comtes. Ils précisent la plupart du temps au bas des actes qu'ils sont notaires pour l'autorité comtale : « et ego Helias de Gamanso clericus, communis notarius, auctoritate domini Comitis Petragoricensis... etc. »[254]; certains s'intitulent notaires dans tout le comté ou dans toute la terre du comté : « et ego Petrus de Solo clericus, communis notarius in toto comitatu Petragoricensi »[255], « et ego Helias Audemarus, clericus, publicus notarius auctoritate domini comitis Petragoricensis in tota terra dicti domini comitis »[256], ou encore : « et ego Petrus de Sancto Salvatore, clericus, notarius terre domini comitis Petragoricensis »[257]. Parfois le notaire est appelé plus simplement notaire comtal : « Aymericus de Loynia, notarius comitatis »[258].

chapitre v l'organisation militaire

Bien que la guerre ait été un état presque normal en Périgord, surtout à la fin du XIVe siècle, on ignore quelle était la situation des comtes de Périgord comme chefs et de quels effectifs ils pouvaient disposer.

Ils avaient encore, au début du XIVe siècle, de grandes prétentions en matière militaire. Archambaud et Boson de Périgord, au nombre des revendications qu'ils formulèrent en 1305[259], rappelèrent que le comte de Périgord avait, au début du XIIIe siècle, le droit de commander l'armée de la ville de Périgueux et que chaque habitant, à toute réquisition, était tenu de lui envoyer un homme ou un sergent d'armes, sous peine d'une forte amende. Il fut reconnu que ces prétentions n'étaient aucunement fondées.

Les comtes n'avaient en réalité, au point de vue militaire, aucun droit, sur les habitants de Périgueux; ils se bornaient à entretenir une garnison à la Rolphie.

Aux frontières ouest du comté, il y avait des garnisons comtales à Montpon, à Montignac-le-Petit, au Puy de Chalus, à Roussille. Après 1340, il en fut de même au nord et à l'est à Bourdeilles et Montignac, et plus tard à Auberoche, Limeyrat[260] et Fossemagne[261].

Quant au nombre des gens d'armes que les comtes pouvaient mobiliser en cas de nécessité, il n'est pas connu; on sait qu'en 1353, Roger-Bernard menaça Périgueux avec des troupes assez considérables : « cum totis viribus et potestatibus, et amicis, de obedientia amborum dominorum Regis Francie et Regis Anglie »[262] . La nature des opérations entreprises par Archambaud V dans les dernières années du XIVe siècle laisse présumer que les capitaines du comte, semblables aux routiers du siècle précédent, avaient sous leurs ordres des bandes de pillards sans cohésion plutôt qu'une année vraiment disciplinée[263].

Au XIIIe siècle et surtout pendant la guerre de 1246, les habitants de Périgueux avaient pu mesurer toute l'importance de la position que constituait pour les comtes de Périgord leur château de la Rolphie; le roi Louis IX avait même dû, après la cessation des hostilités, pour faire un exemple, placer sous sa main cette forteresse[264].

Le château de la Rolphie avait été construit au XIIe siècle sur l'emplacement de l'amphithéâtre romain; on le considérait encore au XIVe siècle comme la tête du comté de Périgord[265]; la .garnison qui occupait toujours ce château, même en l'absence des comtes, était, commandée par un capitaine ou châtelain. Cet officier outrepassait parfois ses attributions militaires; en 1346, Guillaume Dambres, capitaine de la Rolphie, d'accord avec le prévôt du comte à Périgueux, avait fait arrêter un criminel sur le territoire de la juridiction consulaire et, comme il avait refusé grossièrement au procureur de la ville de rendre le prisonnier, qu'il tenait enfermé à la Rolphie, il fut pour cette raison cité à comparaître devant le Sénéchal du roi[266].

En 1378, ce fut le capitaine de la Rolphie, Olivier Cornillère, dit encore Corneille, qui procéda[267], sur l'ordre, du comte Archambaud V, avec le chambrier Jean Lemaigre, à la levée par la force du commun de la paix à Périgueux.

En 1383, le capitaine de la Rolphie était un nommé R. Delpérier (R. de Piru). Le Petit Livre Noir de la ville de Périgueux[268] nous rapporte un incident auquel il fut mêlé et qui est très caractéristique de l'état d'esprit des habitants de Périgueux en cette période de tension. Le mercredi 2 septembre, ce capitaine dînait avec son père, Bernard Delpérier, et deux autres convives, lorsqu'un envoyé du maire le vint aviser qu'il se préparait un coup de main des Anglais sur la Rolphie et que la municipalité le priait de prendre les mesures nécessitées par cette situation. C'était se faire trop d'illusion sur la bonne volonté d'un officier du comte : R. Delpérier répliqua aussitôt qu'il ne dépendait en rien du maire et qu'il ne supporterait pas que celui-ci donnât des ordres pour la garde du château : « respondit et dixit quod ipse non tenebat aliquod de dicto domino majore et quod non oportebat quod ipse dominus major se intromitteret de custodia dicti loci, nam ipse R. tenebat dictum locum a domino comite, et eidem ipsum redderet... ». Un des convives apostropha même l'envoyé du maire en termes violents, promettant que le comte ferait pendre tous ses ennemis... : « los fara tot pendre per la gola ». Même en présence du danger, les passions politiques se donnaient libre cours avec une singulière véhémence.

Ce fut Olivier de Chaslard, capitaine de la Rolphie en 1384 et 1385 qui, au nom du comte, défia les consuls de Périgueux en prétendant s'arroger le droit de faire lever les revenus de la ville par les gens de son seigneur, malgré la sauvegarde royale, et proféra à l'égard du Sénéchal les injures les plus grossières[269]. Il se signala aussi par ses violences envers un chanoine de Saint-Front, Aymeri du Val, à qui ses gens avaient volé des bœufs et que lui-même tenta de mettre à mort[270].

Geoffroy Barri[271] breton d'origine, dernier capitaine de la Rolphie, pour le comte Archambaud V, eut une réputation de cruauté qui surpassa encore celle de ses prédécesseurs. Il est mentionné en 1388, 1390 et fut mis à mort [272], le lendemain de la prise de la Rolphie par les troupes du vicomte de Meaux (11 novembre 1391)[273].

La destruction du château de la Rolphie, qualifié de « maison et réceptacle de larrons », fut ordonnée par le roi; neuf ans plus tard, il ne restait plus sur son emplacement qu'un amoncellement de matériaux[274].

La garde des places fortes situées aux frontières ouest du comté ne pouvait être uniquement assurée par les troupes dont disposaient les comtes de Périgord; un renfort de vingt hommes d'armes et cent sergents fut accordé[275] en 1324 à Archambaud IV par Jean d'Arrablay au nom du roi de France, en vue de la défense des châteaux comtaux de Montpont, Montignac le Petit et du Puy de Chalus.

L'effectif des troupes gardant les châteaux du comte situés sur les frontières des ennemis du royaume se montait, en 1345, à deux cents hommes d'armes et quatre cents sergents[276] .

En plus de la garde des châteaux précités, le comte de Périgord dut assurer aussi, provisoirement, celle du château de Montravel, situé au sud du Puy de Châlus, sur la rive droite de la Dordogne. Ce don du château de Montravel fut fait par Jean le Bon à Roger-Bernard en raison de la fidélité du comte à la couronne et de l'attitude trop anglophile de l'archevêque de. Bordeaux, mais surtout à cause de la situation de Montravel, tout proche des limites du comté de Périgord : « potissime cum ipsius comitatus et terra juncti sint et contigui dicto castro seu ejus limitationibus » (18 septembre 1355)[277] . On sait par des lettres de Jean le Bon du 28 janvier 1363 (n. st.) qu'à cette époque, le comte Archambaud avait restitué à l'archevêque de Bordeaux le château de Montravel.

Le château de Roussille, situé aux frontières sud-ouest du comté, à proximité des domaines des seigneurs de Mussidan, était commandé par un capitaine ou châtelain[278]. Raymond d'Artense, capitaine de Roussille en 1366, sut tenir tête aux gens du seigneur de Mussidan qui prétendaient empiéter sur la juridiction du comte de Périgord[279]. Pendant les guerres de la fin du siècle, la garnison de Roussille eut à sa tête quelques-uns des plus fameux complices du comte Archambaud V, comme le breton Alain Marchoys ou du Marchés, qui se signala par ses violences au cours de l'année 1391[280] ; quand il s'agit de mettre à exécution l'arrêt de 1397, le Sénéchal de Périgord et celui de Limousin vinrent avec leurs hommes à Roussille, dont Marchoys était encore capitaine; son attitude fut conciliante et il affirma qu'il n'entendait pas aller contre la volonté du roi, même si le comte de Périgord le lui ordonnait[281].

Un certain Rigaud ou Regnault est mentionné en même temps qu'Alain Marchoys comme connétable de Roussille [282].

Parmi les capitaines ayant commandé la garnison comtale de Bourdeilles, on peut citer Guillaume Jagut, qui fit pendre aux fourches patibulaires de Bourdeilles un sergent royal venu notifier des lettres aux habitants de Lisle (1378)[283]; Jean Girou, accusé d'avoir, en 1385, donné asile à une troupe d'Anglais et. qui participa effectivement aux violences et déprédations visées par le mandement royal du 6 juillet, :1392 .[284]; Naudonnet de Périgord qui, le 1er mars de cette même année, ayant tenté, à la tête de vingt cavaliers de s'emparer de la forteresse de Champagnac, mit le feu à la partie basse du château et pilla plusieurs maisons voisines[285] ; Arnaud Duras, mentionné dans l'arrêt du 19 juillet 1399[286] et Jean de Chamberlhac, dernier capitaine de Bourdeilles pour le comte Archambaud VI, sommé de remettre les clefs de la forteresse au lieutenant du sénéchal Jean Harpedenne, le 14 novembre 1399 [287](29).

Le château de Montignac, presque continuellement habité par les comtes de Périgord après 1340, était considéré, dans les dernières années du XIVe siècle, comme un repaire à peu près inabordable; nous en avons la preuve dans ces déclarations[288] d'un envoyé du pape Clément VII, Pierre des Mortiers, qui dut s'y rendre pour communiquer à Archambaud V des lettres du Pape concernant les bénéficiers : « Item in mense maii sequenti, fui Montinaci, personaliter; qui locus distat p. VII. leucas a Petragoris, cum propter potentiam domini comitis Petragoricensis, non esset ausus aliquis ire... etc.. »; et, en novembre 1389, les Maire et Consuls de Périgueux, pour protester contre les excès commis par le comte Archambaud V, s'adressèrent « aux gens tenant sa cour », n'osant le faire directement à lui, à cause de sa puissance, ni à son lieu de Montignac « ubi legit et facit continuant mansionem »[289].

Aussi Montignac était-il devenu la véritable tête du comté, quartier général des bandes armées qui semaient la terreur dans la région; pour réduire la résistance du dernier des comte de Périgord, il fallut que le Maréchal de Boucicaut assiégeât Montignac; la place justifia sa réputation et ne se rendit qu'au bout de deux mois de siège : « Si mist (le Maréchal de Boucicaut) tantost le siège par très belle ordonnance devant le chastel de Montignac, qui est une très forte place, et sembleroit comme imprenable, et là estoit le dict comte »[290].

Jean Colet, dit d'Auvergne, capitaine d'Auberoche pour le comte de Périgord dans les dernières années du XIVe siècle, fut sans doute, de tous les commandants de garnison d'Archambaud. V, le plus sanguinaire, et le plus détesté. Les meurtres et pillages commis sur ses ordres ne se comptent pas; dans l'information[291] qui fut faite au mois de janvier 1399 contre le comte Archambaud VI, il est longuement question des ravages commis par les bandes du capitaine d'Auberoche; étant venu aux portes de Périgueux, il avait détruit les blés et les vignes sur son passage, rançonné les habitants, fait étouffer dans une grotte vingt-trois personnes qui s'y étaient réfugiées, encouragé bien d'autres forfaits.

Bernard du Pont, connétable d'Auberoche depuis 1389, se signala[292] en 1390 par un vol de bétail à Sept-Fons[293], sur la route de Périgueux à Agonac, dans le territoire de la juridiction consulaire; les animaux, conduits d'abord à Auberoche, puis à Montignac, y furent vendus par les soins du comte.

Les garnisons de Limeyrat et de Fossemagne étaient de moindre importance; Jean Cotet, avant d'être capitaine d'Auberoche, avait commandé[294] la garnison de Limeyrat (1384-1387); celle de Fossemagne avait à sa tête, de 1391 à 1399, un certain Audoynet[295].

Condamné au bannissement et dépouillé de ses biens par l'arrêt de juillet 1399[296], l'ex-comte de Périgord, réfugié en Angleterre, intriguait déjà en vue d'une revanche future; c'est afin de se prémunir contre d'éventuelles entreprises de sa part que Charles VI fit ordonner, au mois de novembre de la même année, la démolition des châteaux de Montignac, Auberoche, Roussille et Bourdeilles. Les deux dernières forteresses seulement furent démantelées; Montignac avait été suffisamment éprouvé par le siège de 1308 et la destruction du château d'Auberoche fut remise à plus tard[297] .

Sur les services de guet et de garde auxquels pouvaient être assujettis les hommes du domaine des comtes de Périgord dans les différents châteaux du comté, on manque de renseignements précis. On sait toutefois qu'en 1379, Olivier Cornillère ou Corneille, capitaine de la Rolphie, ayant voulu faire venir par force les hommes d'Amalric de Barrière, seigneur de Sanillac, pour faire le guet et la manœuvre à la Rolphie, il fut appelé du comte au lieutenant du Sénéchal du Périgord pour cet abus de pouvoir[298] ; les témoins interrogés lors de l'enquête déposèrent que le comte et son capitaine n'avaient aucune qualité pour contraindre les habitants de Sanillac à faire le guet; ils rappelèrent même une déclaration faite par un ancien capitaine de la Rolphie pour le comte, Raymond Raffin, qui avait affirmé que les habitants de Sanillac n'étaient pas tenus d'assurer le guet à la Rolphie. Ces enquêtes étaient conservées aux Archives du château d'Abzac[299], où l'abbé de Lespine les a vues et la déclaration de Raffin était contenue dans un mémorial qui y était joint[300] : il « confessoit et declaroit que s'il avoit fait venir les habitans audit château de la Roulfie faire guet ou contribuer à aucune servitude, c'était par force et peur, et qu'ils n'étaient tenus de ce faire, ne voulait que fust allégué pour possession ne conséquence ».

(A suivre.)                                           R. Avezou, archiviste paléographe.

pp. 276-289.

LES COMTES DE PERIGORD ET LEUR AU XIVE SIECLE

CHAPITRE VI

l'exercice de la justice comtale a périgueux et dans sa banlieue •

I. — Dernières revendications des comtes concernant l'exercice de la justice criminelle

L'histoire de Périgueux au XIIIe siècle avait été surtout celle de la lutte entre la municipalité du Puy-Saint-Front et les comtes de Périgord, lutte qui prit au milieu du siècle des proportions telles[301] que la royauté dut intervenir[302] pour imposer la conclusion d'un accord d'où l'autorité comtale sortit très amoindrie.

Les comtes n'en persévérèrent pas moins dans leurs tentatives pour étendre leur juridiction et le XIVe siècle verra la continuation et l'épilogue de la lutte engagée entre eux et les Maire et Consuls, moins violente qu'au siècle précédent, plus sournoise, plus juridique, l'appui royal étant de plus en plus souvent recherché et invoqué par les comtes qui n'ont pas été éloignés, sous Philippe VI et Jean le Bon, de gagner la partie; leur insuffisance politique et leur esprit batailleur ont été la seule cause de l'échec définitif de leurs prétentions.

Les attributions judiciaires de la municipalité du Puy-Saint-Front de Périgueux et des Comtes de Périgord au début du XIVe siècle étaient régies par l'arrangement de 1287[303], qui avait conféré à la municipalité le droit d'exercer la justice criminelle dans la ville et la banlieue moyennant le payement au comte d'une rente annuelle de quarante livres, vingt livres à Noël, vingt livres à la Saint-Jean, et d'un marbotin d'or d'acapte.

Le comte, d'après les termes de celle transaction, conservait malgré tout certains droits; il était chargé de l’exécution des condamnés à mort pour homicide, que la municipalité devait lui présenter, il partageait par moitié avec la municipalité les objets d'or ou d'argent appartenant au condamné, après toutefois que la veuve eût été mise en possession de son douaire et que les dettes eussent été payées; il devait juger, conjointement avec le consulat, ses gens, s'ils s'étaient rendus coupables d'un crime ou délit dans le territoire de la ville; enfin, dernier point plus important, le comte pouvait recevoir les appels interjetés des consuls et trancher l'affaire en dernier ressort avec quatre prud'hommes de la ville. Ces pouvoirs judiciaires étaient exercés au nom du comte par un de ses officiers appelés prévôt; il sera parlé plus loin de celte justice prévôtale.

Il ne s'écoula pas beaucoup d'années avant que les comtes fissent valoir à nouveau leurs prétentions. Dès 1300, en effet, on trouve trace des réclamations du comte Hélie VII; il revendiquait[304], contre les consuls et la communauté du Puy-Saint-Front, la juridiction et la justice de cette ville « infra et extra muros », qu'il prétendait lui appartenir et avoir appartenu de tout temps à ses prédécesseurs, dans tous les cas d'homicide, de rapt de femme, d'adultère, de vol, de coups et blessures, comme dans ceux concernant la fabrication des fausses monnaies, des faux poids et des fausses mesures; le comte demandait qu'une sentence définitive intervînt et reconnut que, sur toutes les questions énumérées, les consuls et la communauté ne possédaient aucun droit. Cette action judiciaire demeura sans effet et, le 8 août 1302, le comte lui-même s'engageait à la faire cesser, en concluant avec les Maire et Consuls un nouvel accord[305] qui confirmait celui de 1287 et comportait l'abandon de la rente annuelle, de quarante livres à la municipalité.

Le comte abandonnait cette rente de quarante livres, à lui due par la municipalité depuis l'acensement de la haute justice criminelle, pour payer une somme de six cents livres tournois qu'il avait empruntée à la communauté. Cet exemple entre beaucoup d'autres montre que les Comtes de Périgord se sont trouvés souvent à court d'argent; le besoin d'emprunter celle somme paraît expliquer le brusque changement d'altitude du comte Hélie VII au cours de l'année 1302, la suspension de l'action en instance au Parlement contre les Maire et Consuls et la rapide conclusion d'un accord entre, le comte et ses adversaires de la veille. Les Maire et Consuls s'engageaient à revendre la rente de quarante livres au comte ou à ses successeurs quand le remboursement des six cents livres prêtées aurait été effectué[306].

C'est ce qui eut lieu quinze ans plus tard; le 10 juillet 1317, Brunissende de Foix, veuve du comte Hélie VII, mère et curatrice du comte Archambaud IV, racheta en son.nom pour la même somme de six cents livres, les quarante livres de rente[307]. Par la suite, les comtes percevront assez régulièrement ce revenu, il sera parlé de son mode de perception et des variations de son taux au chapitre sur l'organisation financière.

Les revendications comtales relatives à l'exercice de la justice au Puy-Saint-Front, que la conclusion de l'accord de 1302 avait fait passer dans l'ombre, furent formulées à nouveau peu après, en 1305, mais d'une manière plus indirecte. Archambaud et Boson[308] , nés du second mariage du comte Archambaud III[309], petit-fils du comte Hélie VI [310], présentèrent cette année-là à Philippe le Bel une requête qui avait pour but de faire jouir la famille de Périgord de l'exercice des droits acensés au XIIIe siècle moyennant la rente de quarante livres. Malgré son manque de bien-fondé, la requête fut examinée par l'autorité royale; deux commissaires[311] délégués procédèrent à l'enquête réclamée par les héritiers du comte Archambaud. Le procès-verbal[312] rédigé à cette occasion est utile pour la connaissance des prétentions comtales, qui sont les mêmes que celles contenues dans le mémoire présenté par Hélie VII au Parlement en 1300, et contient, dans les dépositions des témoins, des détails qui ne manquent ni d'intérêt, ni de pittoresque.

Bien qu'il fût résulté de cette tentative de 1305 un procès entre la famille de Périgord et la municipalité, procès qui dura fort longtemps[313], les demandeurs n'obtinrent aucun résultat et les poursuites furent probablement abandonnées par Roger-Bernard, futur comte de Périgord, héritier de son oncle Archambaud de Périgord (1333)[314] .

Hélie VII était-il demeuré étranger aux revendications d'Archambaud et de Boson ? c'est ce qu'il est difficile de savoir; il ne faut pas oublier qu'à ce moment il était redevable à la municipalité d'une somme de six cents livres; peut-être sa situation de débiteur lui dicta-t-elle une attitude plus conciliante. C'est fort possible; son fils Archambaud IV, quelques années plus tard, défendait même auprès du roi les intérêts de la communauté. Dans une requête non datée, que l'abbé de Lespine pensé être de 1320[315], mais qui est sûrement antérieure, le comte de Périgord, entre autres griefs, se plaignait au souverain de la mainmise royale sur la juridiction consulaire et s'estimait lui-même lésé, parce que c'était son fief, que les consuls tenaient de lui, qui se trouvait ainsi confisqué par l'autorité royale. — « Item signifie le dit comte que, comme le maire et les consuls de Pierregueus tiegnent d'icelle comte en fié anciennement, la jurisdiction du Pui Saint-Front de Pierreguers, et les barries d'icelui, jusques as certaines bornes; et pour aucuns exceps fais[316] , si comme on dit, par commission dou Maieur et des consouls de ladite ville, et aucuns autres officiers dou Roy, pour aucuns jugements de la court de France, la dite jurisdiction aient mis en la main dou Roy IIII ans, et plus encore y est, en préjudice et en grief dou dit comte et de son fief; et ensi ledit comte porroit avoir perdu son fief et sa jurisdiction, et ensi estre tenue en la main du Roy, comme ce soit le plus noble fié de sa comté, supplie ledit comte ladite main dou Roy oster, et remettre en sa main et en la main de ceux qui de lui le tiennent, et à luy faire sur ces choses gracieuse justice. »

Ainsi les comtes se faisaient peu à peu à l'idée que la justice criminelle à Périgueux et dans sa banlieue était exercée par les Maire et Consuls; l'accord de 1287 fut encore une fois confirmé le 23 décembre 1332[317] : les Maire et Consuls reconnurent à nouveau devoir la rente de quarante livres et un marbotin d'or d'acapte pour la juridiction qu'ils avaient «  infra et extra muros ».

II. — La magistrature prévôtale

Les Comtes de Périgord n'aimaient pas séjourner dans leur château de la Rolphie[318] : le voisinage d'une population turbulente et d'une municipalité jalouse de ses droits était pour eux un souci qu'ils évitaient en demeurant le plus possible, hors la ville de Périgueux, à Vergt surtout avant l'échange de Bergerac, puis à Montignac quand ils furent remis en possession de celle localité. Ils étaient représentés à Périgueux par un prévôt (prépositus), qui exerçait en leur nom les pouvoirs judiciaires que leur avait reconnut l'accord de 1287[319] .

Les attributions de ce prévôt étaient les suivantes : il procédait, de concert avec la municipalité, à l'exécution des sentences capitales que prononçait la cour consulaire contre les coupables d'homicide.

Aux termes de la composition de 1287, ces exécutions se passaient ainsi : les condamnés à mort étaient amenés ligotés au coude ou à son prévôt par les sergents du consulat, à la porte de la demeure que possédait le comte au Puy-Saint-Front; à la requête des sergents, le comte ou son prévôt et les consuls de la ville faisaient exécuter sur-le-champ la sentence de mort par les sergents de la cour consulaire et ceux des habitants de la ville qui se proposaient pour les aider. Mais la compétence du prévôt s'étendait surtout, en commun avec les Maire et Consuls, aux gens du comte qui avaient commis quelque crime ou délit dans la ville de Périgueux; les prévôts des comtes de Périgord apportaient tant de zèle dans la recherche de leurs justiciables qu'il en résultait parfois des démêlés avec la municipalité; c'est ainsi qu'en 1324, à la suite d'une bagarre qui avait coûté la vie à deux hommes d'une patrouille commandée par les Maire et Consuls, ceux-ci ne purent faire le procès des meurtriers parce qu'ils étaient des familiers du comte : le prévôt invoqua l'accord de 1287 qui lui attribuait la connaissance des gens du comte coupables d'un délit : il refusa même de, faire la preuve de la qualité des meurtriers, prétendant que son affirmation suffisait[320] . C'était un nommé Pierre Roque, qui avant d'être prévôt comtal à Périgueux (comme tel, il est cité comme témoin dans l'acte de rachat de la rente de quarante livres en 1317), avait rempli les mêmes fonctions à Vergt[321] .

Tout homme ou toute chose du domaine possédé par les comtes à Périgueux, c'est-à-dire le château de la Rolphie et ses appartenances, relevaient de la compétence du prévôt. Ainsi même l'enlèvement d'un cadavre trouvé dans les fossés de la Rolphie par les gens du Consulat pouvait donner matière à une protestation du prévôt s'estimant lésé dans ses attributions. Le fait se produisit notamment en 1333[322] . Des empiétements inverses pouvaient se produire : le 2 décembre 1346, le procureur de la ville, Maître Pierre Mercier, qui était ailé réclamer à la Rolphie un criminel arrêté par le prévôt du comte, Elie Requirand, et le capitaine de la Rolphie dans l'étendue de la juridiction consulaire, ne put obtenir satisfaction et se heurta, de la part du capitaine, à un refus catégorique[323] .

Un abus du même, genre avait motivé, un certain nombre d'années auparavant, une plainte du procureur du roi et de la municipalité contre le comte de Périgord, dont le prévôt, Gérard Barrière, avait fait arrêter un criminel dont la connaissance devait appartenir aux Maire et Consuls[324] . Il s'agissait d'un certain Pierre Nauvart qui, après avoir assassiné sa sœur dans le ressort de la juridiction consulaire, avait jeté son cadavre dans l'Isle. Gérard Barrière condamna le meurtrier à être pendu et fit exécuter la sentence.

Le prévôt comtal de Périgueux et tous les sergents au service du comte dans cette ville ne pouvaient être soumis par la municipalité au payement d'aucun impôt. C'était un privilège qui n'avait jamais été contesté. En 1318 cependant, les Maire et Consuls manifestant l'intention de le supprimer, la comtesse Brunissende, au nom de son fils Archambaud IV, en appela[325] au roi de France pour faire prouver son droit (9 février 1318, n. st.). Elle obtint gain de cause; Philippe le Long, par des lettres du 31 mars 1320[326], rappela au Sénéchal de Périgord qu'il devait veiller à ce que la municipalité ne levât sur les gens du comte aucun impôt, en raison de l'immunité dont ils bénéficiaient.

III. — La juridiction du cellérier

Après 1340, les attributions judiciaires des comtes de Périgord à Périgueux se trouvèrent étendues par l'abandon que leur consentit la royauté française de sa part dans une des justices capitulaires de la ville. Il existait à Périgueux deux justices capitulaires, relevant du chapitre de Saint-Front : la juridiction dite du cellérier, du nom du cellérier, officier capitulaire, et la vigerie, de moindre importance, exercée par le vigier[327].

Depuis 1246, les rois de France étaient en possession de la moitié de la juridiction du cellérier que leur avaient cédée l'évêque-abbé et le Chapitre de Saint-Front[328] ; à la suite de l'échange de la terre de Bergerac en 1340 entre le comte Roger-Bernard et le Philippe de Valois, le comte fut mis en possession de la part du roi dans cette justice capitulaire. Par des lettres données à Brive le 10 novembre 1341[329] , l'évêque de Beauvais, lieutenant général du roi de France dans la région du Sud-Ouest, faisait connaître la commission qu'il avait reçue de Philippe de Valois de mettre le comte de Périgord en possession des droits et devoirs jusque-là possédés par le roi dans la cour du cellérier.

Ce ne fut pas immédiatement que Roger-Bernard fut mis en possession de la part royale dans la juridiction du cellérier. Le 1er janvier 1342 (n. st.), le roi annulait[330] la décision qu'il avait prise, à la suite d'un appel interjeté par les Maire et Consuls, alléguant que l'assignation faite au comte contrevenait aux privilèges de la ville. Cités le 18 mars 1342 aux Requêtes de l'Hôtel[331] du roi pour les Pâques suivantes (31 mars), les Maire et Consuls ne durent pas présenter d'objections suffisantes, puisque dans le courant de l'année, la décision royale était définitivement prise et le comte de Périgord mis en possession de la part du roi dans la juridiction du cellérier. Maître Pierre des Combes, juge de Bergerac, commissaire royal, avait été chargé de l'assignation : elle fut encore ratifiée par le duc de Normandie en juillet 1344[332] et par Philippe de Valois au mois de janvier suivant.

Mais le comte de Périgord ne pouvait encore jouir tranquillement de sa part dans la cour du pariage; il y eut une nouvelle révocation[333] par Philippe de Valois de l'assignation qui lui avait été faite à Périgueux (février 1346, n. st.); la même année, en effet, Roger-Bernard était en procès[334] avec la municipalité au sujet de la cour du cellérier « qu'il voulait se faire attribuer », mais au mois de novembre, il obtenait à nouveau[335] confirmation de ses droits dans le pariage de Saint-Front. L'année suivante pourtant, la municipalité étant de nouveau en faveur auprès du roi, nouveau revirement et nouvelle révocation[336] au détriment du comte. C'est seulement avec l'accession de Jean le Bon au trône que la juridiction du cellérier devint définitivement la propriété du comte et du Chapitre. Par des foires de février 1352[337] (n. st.), le roi renouvelait la confirmation de novembre 1316 nonobstant les prétentions contraires émises par les Maire et Consuls de Périgueux.

En 1353, le comte de Périgord fit mine d'aliéner cette part de juridiction à la municipalité moyennant une rente. Par la transaction du 7 juillet[338], dans laquelle Roger-Bernard affirmait avoir été mis en possession par la couronne de la moitié de la cour du cellérier et ne s'en être jamais dessaisi depuis, il cédait cette moitié de juridiction aux Maire et Consuls avec le droit du commun moyennant une rente annuelle de cinquante livres de monnaie périgourdine, payable en deux fois, aux mêmes termes que la rente de quarante livres dont il a déjà été question. M. Robert Villepelet[339] a montré que cet arrangement ne reçut jamais d'exécution; effectivement aucun document ne fait mention d'une part quelconque prise par l'autorité consulaire dans l'exercice de la juridiction de la cour du cellérier; nous avons au contraire plusieurs preuves de la communauté de cette juridiction entre le Chapitre de Saint-Front et le comte de Périgord: Vingt ans plus tard, entre 1386 et 1388, cette cour commune du comte et du Chapitre est encore mentionnée[340]. Enfin, en 1308, lors de l'adjudication des biens du comte, la ville se rendit acquéreur des droits de juridiction appartenant au comte à Périgueux; au nombre de ceux-ci figure toujours la moitié de la cour du cellérier[341].

Le juge de cette cour ou cellérier était assisté d'un procureur, d'un notaire et de sergents appelés mandes, chargés de citer les parties à comparaître devant la cour [342].

La cour du pariage avait pour ressort la paroisse de Saint-Front : le juge commun avait la connaissance de tous les manants de cette paroisse « en la closture et dehors, tant que la dite paroisse s'extent », de tous cas quelconques, criminels et civils, exceptés ceux tenus en fief du comte par les Maire et Consuls moyennant la rente de quarante livres; les tarifs de cette cour étaient les suivants : on prenait trois sous pour défaut, douze deniers pour plainte en justice, trois sous « pour arrest brisié », et « sur le condampné, IV s. »[343].

Sur les titulaires de la fonction de juge de cette cour commune, nous n'avons pas beaucoup de données; en 1356 le juge était un nommé Pierre Flament[344], qui fut plus tard juge d'appels du comte de Périgord; en 1386, Pierre du Buc, chanoine des deux églises, occupait le poste[345].

Les abus de pouvoir du cellérier étaient assez fréquents. Pierre Flament dut révoquer publiquement et solennellement, en 1386, une sentence qu'il avait rendue peu auparavant et qui portait préjudice aux Maire et Consuls : elle défendait expressément à tous les paroissiens de Saint-Front de se pourvoir ou de plaider ailleurs qu'à la cour du cellérier[346]. C'est à la même époque que le cellérier adressa une demande au consulat pour obtenir la permission de tenir ses assises dans le territoire de la juridiction de cette ville : elle lui fut accordée « extra loca clausa » seulement[347]; on peut déduire de ces faits que la cour du cellérier n'était pas un tribunal bien influent et que les consuls le surveillaient de près et réprimaient les abus de pouvoir du juge et des sergents.

Inversement les empiétements commis sur les attributions du cellérier n'étaient pas tolérés par lui; en 1353, le procureur de la cour du pariage, Letgier Bernard, protesta contre un empiétement du lieutenant du sénéchal du roi de France, qui avait cité pour constituer une tutelle à une mineure, des habitants de la paroisse de Saint-Front, dont la cour du cellérier était seule à pouvoir connaître[348].

Le nombre des sergents de cette cour avait été réduit à quatre par une sentence du sénéchal de 1827, alors que le roi de France était encore co-propriétaire de la justice du cellérier[349]. Ces mandes pouvaient aussi outrepasser leurs pouvoirs; le 27 juillet 1337, l'un d'eux, « Petrus Joyos, sutor, manda Curie vocale del Selarier », fut condamné à payer aux Maire et Consuls une amende pour avoir ajourné à la cour du cellérier deux habitants de la paroisse de Saint-Silain, par conséquent étrangers au ressort de sa juridiction[350].

Les revenus de cette justice, qui consistaient dans l'émolument des sceaux aux actes et aux contrats, étaient répartis par tiers entre les deux propriétaires (le Chapitre de Saint-Front et le comte de Périgord) et le juge qui avait l'exercice de la charge.

(A suivre.)                                         R. Avezou, archiviste paléographe.



[1] En 1246, la guerre éclata à Périgueux entre les Maire et Consuls du Puy-Saint-Front d'une part, le comte de Périgord Hélie VI, le chapitre de Saint-Etienne et les habitants de la Cité, d'autre part. La lutte fut si intense que le sénéchal de Périgord, Pons de la Ville, dut intervenir et que le roi dut députer peu après un commissaire spécial pour rétablir l'ordre, sur les péripéties du conflit, voir Villelelet, Histoire de Périgueux et de ses institutions municipales, pp. 25-36. Le principal résultat de la guerre fut l'établissement de la communauté dies villes du Puy-Saint-Front et de la Cité.

[2] La chronologie des comtes de Périgord au XIVe siècle telle que la donne l'Art de vérifier les dates, 3e éd., Paris, 1874, in-fol., t. II, pp. 383-385, est assez défectueuse. Il y a également de nombreuses erreurs dans l'article de l'Histoire généalogique de la Maison de France consacré aux comtes de Périgord, 3° éd., Paris, 1728, in-fol., t. III, pp. 72-74. Le Père Anselme fixe à 1315 la mort d'Hélie VII; c'est une erreur de quatre ans : on trouve la mention du règne d'Archambaud IV son fils dans un acte du 25 juin 1311 (Bibil. nat., Collection Périgord, t. CLI, art. Malayoles). Léon Dessalles {Histoire du Périgord, t. II, p. 115) a bien donné la date authentique de la mort d'Hélie VII, mais sans la situer dans l'année 1311 ; elle est antérieure au 25 juin de cette même année.

[3] Philippe de Lomagne, fille d'Arnaud Othon II, vicomte de Lomagne et de MarSe, fille du seigneur d'Anduze, qui épousa en secondes noces le comte de Périgord Archambaud III.

[4] Brunissende, fille du comte de Poix Roger-Bernard, morte en 1324.

[5] Les auteurs de l'Art de vérifier les dates font mourir Archambaud IV en 1336 ; or son successeur Roger-Bernard est mentionné dès le 21 septembre 1334 (mercredi jour de Saint Mathieu), dans l'hommage de Lambert de Périgueux (Bibl. nat., Collection d© Périgord, t. CXVI, fol. 317).. Dessalles (op. cit., t. II, p. 180) se contente de dire qu'Archambaud III était mort le 17 novembre, date à laquelle son successeur prit possession de Bergerac. Le Père Anselme donne aussi une date erronée, celle de 1335.

[6] Jeanne de Pons, fille de Renaud de Pons IV, seigneur de Bergerac, et d'Isabelle de Lévis, morte à Bergerac au mois de juillet 1334.

[7] Les auteurs de l'Art de vérifier les dates prétendent qu'Archambaud V, fils de Roger-Bernard, lui succéda le 8 févnier 1369 ; Dessalles (Périgueux et les deux, derniers comtes de Périgord, p. 54, n.) avait déjà relevé cette grave erreur ; il s'agit d'une différence de près de huit années : le 14 octobre 1361, Archambaud V est déjà mentionné comme Comte de Périgord1 (hommage de Marquise de Mazeyrolles, publié dans le Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord, t. XVI, pp. 473-474). Le Père Anselme affirme que Roger-Bernard vivait encore en 1363.

[8] Eléonore de Vendôme, fille de Bouchard, comte de Vendôme, épousa le comte Roger-Bernard en 1339.

[9] En ce qui touche la mort d'Archambaud V, l’Art de vérifier les dates et l'Histoire généalogique ont donné des dates fausses; Archambaud V mourut au printemps de 1397, mais il est assez difficile de fixer la date prédise : voir à ce sujet Dessalles (op. cit., pp. 220-221 n.). Le Père Anselme prétend que le comte Archambaud V s'enfuit en Angleterre après l'arrêt du Parlement du 3 février 1397 (n. et.) : Ceci n'est vrai que de son fils Archambaud VI : Archambaud V mourut à Montignac. De même la numérotation adoptée par le Père Anselme est fausse et nous ne l'avons pas adoptée : il compte en tout cinq Archambaud ; or il y en eut trois au XIIIe siècle et le fils d'Hélie VII doit occuper le quatrième rang.

[10] C'est en 1430 qu'il est mentionné pour la dernière fois (Sentence de l'Official de Périgueux, du Carême 1430 (n. st.), cassant son mariage avec la demoiselle de Vilhac pour cause d'impuissance). Voir à ce sujet une correspondance de l'abbé Lespine dans le Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord, t. XIX, 1892, p. 73.

[11] Le 23 août 1323, la Cour de Rome lançait un monitoire contre Archambaud IV, Hélie Vigier et d'autres, à la requête d'un marchand florentin et d'un habitant de Viterbe qui leur avaient prêté 600 florins (cop. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 243). Le 27 novembre 1325, des lettres d'excommunication sont données à la requête d'un habitant de Viterbe contre le procureur du comte Archambaud IV et Pierre et Hêlie Vigter, comme suite1 à l'affaire précédente. Arch. dép. des Basses-Pyrénées, B. 621 (original). En 1348, Roger-Bernard' fait un emprunt de 90 florins à Paul Mathei, marchand de Florence. Orig. Arch. des Basses-Pyrénées, E. 625.

[12] Au mois de novembre 1359, elle épousa Jean, fils du comte Jean Ier d'Armagnac et de Béatrix de Clermont, devenu comte d'Armagnac en 1373 et connu sous le nom de Jean le Bossu.

[13] Agnès de Périgord fut mariée en 1321 à Jean de Sicile, huitième fils de Charles II le Boiteux, roi de Naples et de Sicile, et de Marne de Hongrie. Ce Jean de Sicile était duc de Duras ou Durazzo en Albanie et comte de Gravine. Il mourut en 1335. Agnès vivait encore en 1343. (Le Père Anselme, Histoire généalogique de la Maison de France, t. I, pp. 416-417).

[14] Hélie Talleyrand de Périgord, né en 1303, archidiacre de Périgueux, puis de Richmond, évêque de Limoges en 1324, d'Auxerre en 1328, fait Cardinal-prêtre du titre de Saint-Pierre-aux-Liens par le Pape Jean XXII en 1331, mort à Avignon le 18 janvier 1365 (n. st.) .(Gallia Christiana, t. II, col. 532 et t. XII, col. 316-317.)

[15] Talleyrand de Périgord, deuxième fils de Roger-Bernard et d'Eléonore de Vendôme, mort en 1372.

[16] Voir à ce sujet les ouvrages de Dessalles, Périgueux, et les deux derniers comtes de Périgord, pp. 85 à 93 ; Histoire du Périgord, t. II, pp. 277 à 294. Voir aussi notre chapitre XI.

[17] L'honneur (honor, honorium) est l'équivalent de la châtellenie. « Item et quicquid habet et ab ipso milite tenetur in castris et territoris et honoriis seu castellaniis de Vernhio, de Limolio, etc.. ». (Hommage de Raoul de Castenau à Hélie VII, Arch. des Basses-Pyrénées, E. 717)

[18] Vergt, auj. chef-1. de cant. de l'arr. de Périgueux.

[19] Auj. Notre-Dame-de-Sanilhac, comm. du cant. de Saint-Pierre-de-Chignac, arr. de Périgueux.

[20] Reillac, au xiv8 s., châtellenie composée des communes actuelles de Saint-Félix et Saint-Sernin-de-Reillac, cant. du Bugue, arr. de Sarlat

[21] Roussille, auj. hameau, comm. de Douville, cant. de Villamblard, arr. de Bergerac.

[22] Saint-Astier, auj. chef-1. de cant. de l'arr. de Périgueux.

[23] Auj. Montpont, chef-1. de cant. de l'arr. de Ribérac.

[24] Auberoche, comm. du Change, cant. de Savignac-les-Eglises, arr. de Périgueux.

[25] Ans, auj. hameau, comm. de La Boissière-d'Ans, cant. de Thenon, arr. de Périgueux.

[26] Hautefort, auj. chef-1. de cant. de l'arr. de Périgueux.

[27] Castelnau-et-Fayrac, auj. cotnm. du cant. de Domme, arr. de Sarlat.

[28] Agonac, auj. comm. du cant. de Brantôme, arr. de Périgueux.

[29] Bourdeilles, auj. comm. du cant. de Brantôme, arr. de Périgueux.

[30] Brantôme, auj. chef-l. de cant. de l'arr. de Périgueux.

[31] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. IX, 4e cahier, p. 77 (copie). Philippe de Lomagne était doublement la belle-fille du comte Archambaud III : sa mère, Marie d’Anduze, veuve en premières noces du vicomte de Lomagne Arnaud Othon, se remaria avec Archambaud III, comte de Périgord, qui, veuf lui aussi, de son premier mariage avait un fils, le futur Hélie VII, que Philippe de Lomagne prit pour époux en 1280. Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, pp. 44-45.

[32] Arch. nat., J. 292, pièce n° 9 (original). JJ. 38, vol. 679 v°, pièce n° 85 (copie).

[33] Castéra-Lectourois, auj. comm. du cant. de l'arr. de Lectoure, dép. du Gers.

[34] La Chapelle, auj. comm. du canton de Lavit-de-Lomagne, arr. de Castelsarrasin, dép. de Tarn-et-Garonne.

[35] Poupas, auj. comm. du cant. de Lestrade-Lomagne, arr. de Castelsarrasin.

[36] Gaudonville, auj. comm. du canton de Saint-Clar, arr. de Lectoure, dép. du Gers

[37] Miradoux, auj. chef-l. de canton de l’arr. de Lectoure.

[38] Auj, Lavit-de-Lomagne, chef-1. de cant., arr. de Castelsarrasin.

[39] La boade peut désigner le droit qu'a le seigneur d'exiger de son tenancier une voiture attelée d'une paire de bœufs pour conduire son vin ; en Périgord, c'est une redevance en nature ou en argent exigée par le seigneur des tenanciers propriétaires d'une paire de bœufs.

[40] Bourdilles, auj. hameau, comm. de Poupas, cant. de Lavit-de-Lomagne, arr. de Castelsarrasin.

[41] Le Pin, auj. comm. du cant. d'Auvillars, arr. de Moissac, dép. de Tarn-et-Garonne.

[42] Auvillars, auj. chef-1. de cant. de l'arr. de Moissac.

[43] Puynormand, auj. comm. du cant. de Lussac, arr. de Libourne, dép. de la Gironde.

[44] Villefranche-de-Lonchapt, auj. chef-1. de cant. de l'arr. de Bergerac.

[45] Chassens, auj. hameau de la comm. et du cant. de Saint-Astier, arr. de Périgueux.

[46] Estissac, auj. hameau de la comm. de Saint-Jean-d'Estissac, cant. de Villamblard, arr. de Bergerac.

[47] Fergaud d'Estissac, fils d'autre Fergaud, chevalier, seigneur d'Estissac et de Cécile de Grignols, fille de Boson de Grignols. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. CXXXII, Estissac, p. 8.

[48] Lalinde, auj. chef-l. de cant. de l’arr. de Bergerac.

[49] Longa, comm. de Sainte-Foy-de-Longa, cant. de Lalinde, arr. de Bergerac.

[50] Grignols, auj. comm. du cant. de Saint-Astier, arr. de Périgueux.

[51] Les seigneurs de -Castelnau, sur la rive gauche de la Dordogne, en amont de Lalinde, devaient l'hommage aux comtes de Périgord.

[52] L'acte d'échange de 1301 portait aussi assignation à Hélie VII du château de Mirabel et de ce que possédait le roi à l'honor de Cos.

[53] Gérard ou Giraud Flote, sénéchal de Périgord et Quercy pour le roi de France, 1298-1301. Ilecueil des Historiens de France, t. XXIV. Chronologie des Baillis et des Sénéchaux, p. 216.

[54] Analyse du procès-verbal de prise de possession. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 85 et 86.

[55] Clarens, auj. Clérans, paroisse réunie à Cause-de-Clérans, comm. du cant. de Lalinde, arr. de Bergerac.

[56] Beauregard, auj. réuni à Bassac, comm. du cant. de Villamblard, arr. de Bergerac

[57] Clermont-de-Beauregard, auj. comm. du cant, de Villamblard, arr. de Bergerac.

[58] Monclar, auj. Montclar, comm. du cant. de Villamblard, arr. de Bergerao

[59] Traité du 20 mai 1303 (Rymer, Fœdera, t. I, 4e partie, pp. 24-25). Lalinde, Puynormand, Villefranche-de-Longchapt, Beauregard, Saint-Astier, Etissac furent récupérés par le roi d'Angleterre ; dans un compte de 1306, au nombre des revenus d'Edouard Ier, dans la sénéchaussée de Périgord, figurent les baillies de Saint-Astier, Lalinde, Beauregard (copie Bibl. nat., Collection Moreau, t. DCXLII, fol. 139 à 141). En 1313, les baillies de Puynormand et de Villefranche étaient affermées pour 6 ans par Edouard II à Elie Audoin (Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, p. 124). Estissac était encore aux mains des Anglais en 1310 (protestation de Philippe le Bel contre les empiétements du roi d'Angleterre. Bibl. nat., Collection Moreau, t. DCLVIII, fol. 116 et suiv., publiée par M. Paul Huet sous le titre « Trois Chartes périgourdines du XIVe siècle. Charte n° 1. Fragment d'un mémoire du commissaire du roi de France au sujet des entreprises des gens du Roy d'Angleterre, duc de Guyenne, surf divers territoires du royaume de France, ou réplique à l'information de 1310 », dans le Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord, t. XXXVII, 1910, pp. 114 à 137. Dans les territoires ainsi restitués aux Anglais, le comte de Périgord ne fut naturellement dépouillé que de ce qu'il avait reçu du roi de France en 1301, sans préjudice de ce qu'il pouvait y posséder antérieurement; à Saint-Astier, par exemple, il est hors de doute que, malgré l'occupation anglaise, le comte de Périgord était maintenu en jouissance des droits qu'il y possédait « ab antiquo ». D'ailleurs il se préoccupait peu d'avoir affaire aux Anglais plutôt qu'aux Français. L'information de 1310, faite par les soins du juge de Périgord pour le roi d'Angleterre, nous apprend que pour les châteaux de Vergt, Saint-Martin-de-Villadeix, Roussille et Reillac, le comte de Périgord était sous la suzeraineté du roi d'Angleterre (Bibl. nat., Collection Moreau, t. DCXLIII, fol. 81 et suiv., publiée au Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord par M. Paul Huet, « Information ordonnée en 1310 par le roi d'Angleterre au sujet des surprises faites à son préjudice par le roi de France en Périgord, Limousin et Quercy, t. XXIX, 1902, p. 201 et suiv.).

[60] Arch. des Basses-Pyrénées, reg. E. 611, passim. — Arch. nat., reg. P. 1139 bis, passim. — Copie du XVIIe s., Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLII, p. 627 et suiv.

[61] Fronsac, auj. chef-1. de cant. de l'arr. de Libourne, dép. de la Gironde.

[62] Mussidan, auj. chef-1. de cant., arr. de Ribérac, dép. de la Dordogne.

[63] Saint-Front, auj. Saint-Front-d'Alemps, comm. du canton de Brantôme, arr. de Périgueux.

[64] Preyssac, auj. vill., comm. de Château-l'Eveque, cant. et arr. de Périgueux.

[65] Cornille, auj. comm. du cant. de Savignac-les-Egliges, arr. de Périgueux.

[66] Bassillac, auj. comm. du cant. de Saint-Pierre-de-Chignac, arr. de Périgueux.

[67] Rouffignac, auj. comm. du cant. de Montignac, arr. de Sarlat,

[68] La Cropte, auj. comm. du canton de Vergt, arr. de Périgueux.

[69] Saint-Vivien, auj. comm. du cant. de Vélines, arr. de Bergerac.

[70] Le Fleix, auj. comm. du cant. de La Force, arr. de Bergerac.

[71] La Double, contrée s'étendant sur les départements de la Dordogne, de la Gironde et de la Charente : 21 communes du dép. de la Dordogne font auj. partie de la Double (De Gourgues, Dict. topographique du dép. de la Dordogne, Paris, 1873, in-4°, pp. 101-103.

[72] Vanxains, auj. comm. du cant. et de l'arr. de Ribérac.

[73] Cercles, auj. Cercles et la Chapelle-Montabourlet, comm. du cant. de Verteillac, arr. de Ribérac.

[74] Cherval-, auj. comm. du cant. de Verteillae, arr. de Ribérac.

[75] La Tour Blanche, auj. comm. du cant. de Verteillac, arr. de Ribérac.

[76] Contrat de mariage du 26 novembre 1313. Copie du XVIIIe siècle, Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 187-188.

[77] Le seigneur de Bergerac était aussi seigneur de Montignac.

[78] Sentence du Sénéchal de Périgord du mois de juin 1324. Arch. des Basses-Pyrénées. E. 619. Procès-verbaux de ladite assignation, ibidem, E. 620 et E. 620 bis.

[79] La date de la mort du seigneur de Bergerac n'a jamais été très exactement fixée ; certains auteurs la placent en juin 1333 ; ainsi Elie de Biran, clans son .article : Les Seigneurs de Bergerac (paru au Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord, t. XXIV, 1897, 13. 310) ; c'est une erreur manifeste. Renaud de Pons vivait encore le 17 juin 1334; par un acte de ce jour, il approuvait la sentence du Sénéchal de Périgord le condamnant à verser une somme de 77.000 livres pour la dot de Mathe d'Albret; le vidimus de cet acte, daté, du 9 juillet suivant (Bibl. nat., Collection du Périgord, t. CLVI, fol. 226-230)., mentionne Renaud de Pons « qui fo », mais il était mort bien avant le 9 juillet, puisque c'est le 22 juin qu'Archambaud IV et Jeanne de Pons confirmèrent les privilèges de la ville de Bergerac; d'ailleurs si Renaud de Pons était mort en juin. 1333, comment expliquer qu'il se fût écoulé exactement une année avant que le comte de Périgord songeât à faire valoir ses droits ? Archambaud IV a occupé la ville de Bergerac le 22 juin, quatre jours au plus après la mort de Renaud de Pons, ce qui est beaucoup plus plausible. Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, pp. 175 et 178, a bien compris l'enchaînement des événements et l'occupation de Bergerac suivant immédiatement le décès de Renaud de Pons, mais il leur assigne la date de 1333. Hélie Rudel II, dit plus souvent Renaud de Pons, fils de Renaud IV de Pons et d'Isabelle de Lévis, était né en 1296 (Bibl. nat., Collection de Périgord, t. CLVI, fol. 6).

[80] Lauzerte, auj. chef-l. de cant. de l'arr. de Moissac, dép. de Tarn-et-Garonne.

[81] Mathe d'Albret, fille d'Amanieu VII, sire d'Albret, et de Rose du Bourg, dame de Verteuil, avait épousé Renaud de Pons en 1314 : elle mourut en 1341 (Bibl. nat., Collection de Périgord, t. CLVI, fol. 6).

[82] Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, p. 175.

[83] Montcuq, auj. ruines, commune de Saint-Laurent-des-Vignes, cant. et arr. de Bergerac.

[84] Pujols, auj. commune du cant. de l'arr. de Villeneuve-sur-Lot, dép. de Lot-et-Garonne.

[85] Archives des Basses-Pyrénées, E. 775 (original). La protestation est du lundi avant la Saint Jacques. Il doit s'agir de la fête de Saint Jacques, évêque de Toul, qui se célèbre le 23 juin, ce qui mettrait la protestation an 20 juin; s'il s'agissait de la .Saint Jacques de juillet, la date obtenue (4 juillet) serait moins satisfaisante, car il est évident que l'appel du comte et de la comtesse du Périgord dut précéder l'occupation de .Bergerac et nom la suivre de près de deux semaines.

[86] Arch. nat., JJ. 70, fol. 150-157, pièce 380. Copie, Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 297-301.

[87] Pour les coutumes de Bergerac, voir Bourdot de Richebourg, Nouveau Coutumier général. Paris, 1724, in-fol. t. IV, 2e partie, p. 1035.

[88] Le 15 juillet 1334, Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, p. 179.

[89] Bernard-Ezi d'Albret, frère de Mathe d'Albret, était encore, en 1339, détenteur de la seigneurie de Montignac.

[90] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, pp. 302 et 311.

[91] Les circonstances de l'occupation de Bergerac par Archambaud IV, de sa mort et de celle de la comtesse Jeanne sont rappelées dans la confirmation des coutumes de Bergerac par Philippe VI. Arch. nat., JJ. 70, fol. 150-157, pièce 330. Ordonnances des Rois de France de la 3e Race, Paris, 1777, t. XTI, p. 528 et suiv.

[92] Cet arrêt du Parlement constitua le Règlement touchant les saisines et « cas de nouvelletez ». Mathe d'Albret avait obtenu contre le comte de Périgord des lettres « in casu novitatis » et s'était plainte à la cour du roi, de ce que, malgré qu'elle fût en possession et saisine « et per tempus sufficiens ad possessionem acquirendam et retinendam juste, ac etiam suo jure », de la ville et du château de Bergerac, feu le comte Archambaud IV de Périgord Savait troublée injustement dans sa possession et que son successeur continuait dans la même voie.

Le comte Roger-Bernard prétendant qu'il était en possession et saisine des biens susdits, le Parlement décida que la ville et le château de Bergerac seraient placés sous la main royale. Ordonnances des Rois de France, t. II, Paris, 1729, in-fol., pp. 542-543.

[93] Arch. nat., JJ. 70, fol. 160-157, pièce 330.

[94] Les actes des comtes de Périgord pendant la période 1334-1340 portent la suscription suivante : « Archamboldus [ou Rotgerius Bernardus], Dei gratia Comes Petragoricensis ac Brageyriaci dominus ».

[95] Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, p. 183.

[96] Maurens, auj. commune, cant. de Villamblard, arr. de Bergerac, dép. de la Dordogne.

[97] Archives des Basses-Pyrénées. E. 699 (original). Arch. nat., JJ. 72, fol. 231 et 232, pièce 316. Copies. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. IX, 2e cahier, p. 5 et t. LIV, fol. 362 à 365. Collection Doat, t. CCXLIII, fol. 86-92.

[98] Mouleydier, auj. commune, cant. et arr. de Bergerac.

[99] En juin 1324.

[100] La seigneurie de Montignac était, a-t-on dit, à, la fin du XIIe siècle, la propriété d'un des fils du comte de Périgord Boson III, Guillaume Talleyrand. Marguerite, fille de ce Guillaume, épousa vers 1200 Renaud de Pons, seigneur de Bergerac, et lui porta Montignac en dot. (Dessalles, Histoire du Périgord, t. I, p. 334.)

[101] Il occupait le château et la châtellenie de Montcuq. Au mois d'août 1363, la situation était toujours la même. Lettres du Prince de Galles à son Sénéchal de Périgord au sujet de Montcuq. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 19.

[102] Les étapes de l'assignation de Bourdeilles sont rappelées dans la confirmation royale de juin 1343. Arch. nat., JJ. 68, fol. 33, pièce 53. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 366-373 et 420-425.

[103] C'étaient Maîtres Jean de Bourbon, chantre d'Autun, Guillaume de Fourqueux, archidiacre de Beaugency, Etienne de Barrois, chanoine de Noyon.

[104] Jean de Marigny, frère d'Euguerrand de Marigny, évoque de Beauvais de 1313 à 1347, puis archevêque de Rouen, mort en 1351, Gallia Christiana, t. IX, col. 749-751 et t. XI, col. 79-80.

[105] Arch. nat., JJ. 68, fol. 33, pièce 53. Bibl. nat., t. LIV, fol. 366-373 et 420-425.

[106] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 624 (original), pièce n° 15. Arch. nat, JJ. 72, fol. 132, pièce. 200. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. IX, 2e cahier, p. 47.

[107] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 699 (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 393.

[108] Trélissac, auj. commune du cant. et de l'arr. de Périgueux.

[109] Lisle, auj. commune du cant. de Brantôme, arr. de Périgueux.

[110] Celles, auj. commune du cant. de Montagrier, arr. de Ribérac.

[111] Bertric et Burée, auj. réunis en une commune, cant. de Verteillac, arr. de Ribérac.

[112] Verteillac, auj. chef-l. de cant. de l'arr. de Ribérac.

[113] Léguillac, auj. Léguillac-de-Lauche, commune du cant. de Saint-Astier, arr. de Périgueux.

[114] Saint-Paul, auj. Saint-Paul-Lizonne, commune du cant. de Verteillac, arr. de Ribérac.

[115] Saint-Martial-de-Viveyrol, auj. commune du cant. de Verteillac, arr. de Périgueux.

[116] Allemans, auj. commune du cant. et de l'arr. de Ribérac.

[117] Champagnac, auj. Champagnac-de-Bélair, chef-l. de canton de l'arr. de Nontron.

[118] Saint-Pancrace, auj. commune du cant. de Champagnac-de-Bélair, arr. de Nontron.

[119] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 700 (original, rouleau de parchemin de 11 m. 15).

[120] Les lettres de cette donation sont insérées dans la confirmation de 1383.Arch. des Basses-Pyrénées, E. 790 (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. lv, fol. 22.

[121] Montréal, auj. commune d'Issac, cant. de Villamblard, arr. de Bergerac.

[122] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 768, dossier Maurens (original). Arch. nat., JJ. 75, fol. 15, verso, pièce 33. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. IX, 2e cahier, p. 35, et t. LIV, fol. 398-100; Collection Doat, t. CCXLIII, pp. 125-133 (copies).

[123] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 768, dossier Maurens (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, L. LIV, fol. 433.

[124] Saint-Léon-sur-Vézère, auj. commune du cant. de Montignac, arr. de Sarlat.

[125] Bibl. nat., Collection Moreau, t. DCLII, p. 89 (copie). Bee-thivndy, Etude sur les Chroniques de Froissart, Bordeaux, 1870, in-8°, p. 97.

[126] Montancès, auj. Montencès, commune de Montrem, cant. de Saint-Astier, arr. de Périgueux. .

[127] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 771, dossier Montancès (original). Arch. nat., JJ. 75, pièce n° 346. Bibl. nat. Collection Doat, t. CC.XL1I.I, pp. 147-149 (copie).

[128] Le Chapdeuil, auj. Chapdeuil et Saint-Just, commune du cant. de Montagrier, arr. de Ribérac.

[129] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 624 (original). Bibl. nat., Collection du Périgord, t. IX, 2° cahier, p. 40; — Collection Doat, t. OCXLII, pp. 160-162 (copies).

[130] Chassagne, auj. Chassaignes, commune du cant. et arr. de Ribérac.

[131] Saint-Prival, auj. commune du cant. de Sainte-Aulaye, arr. de Ribérac.

[132] Puycorbier, auj. commune du cant. de Mussidan, arr. de Ribérac.

[133] Marsaneix, auj. commune du cant. de Saint-Pierre-de-Chignac, arr. de Périgueux.

[134] Breuil, auj. Breuilh, commune du cant. de Vergt, arr. de Périgueux.

[135] Eglise Neuve d'Uschel, auj. Eglise-Neuve, commune du canton de Vergt, arr. de Périgueux.

[136] Saint-Pierre ès Liens, ancienne église de la Cité à Périgueux.

[137] Coursac, auj. commune du canton de Saint-Astier, arr. de Périgueux.

[138] Couîonieix, auj. Coulounieix et la Cité, commune du cant. et de l'arr. de Périgueux.

[139] Marsac, auj. commune du cant. et de l'arr. de Périgueux.

[140] Arch. dép. des Basses-Pyrénées. E. 691 (original). Bibl. nat,, Collection de Périgord, t. LIV, fol. 454-455 (copie). Cette vente fut ratifiée par Charles de Blois, duc de Bretagne et vicomte de Limoges et Jeanne de Bretagne, sa femme, au mois de janvier 1347 (n. st). Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 691 (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 456-457 (copie).

[141] Elle comprenait les paroisses du Change, de Sarliac, Cubjac, Limeyrat, Ajat, Fossemagne, Saint-Crespin, Saint-Pierre-de-Chignac, Blis, Eyliac, Trigonant, Antonne, Saint-Antoine et Milhac-d'Auberoche. Arch. nat., KK. 1223. Dessalles, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, preuves, p. 128.

[142] Procuration du 24 janvier 1351 (n. st.). Arch. dép. des Basses Pyrénées, E. 691 (original).

[143] La donation était du 27 novembre 1345. Arch. des Basses-Pyrénées, E. 626 (original). Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLIII, p. 158-159 (copie). Il s'agit des domaines d'Augier de Montaut, seigneur de Mussidan, successeur de Raymond de Montaut Ier, qui avait été si souvent en conflit avec le comte Archambaud IV. Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, p. 224, n° 3.

[144] Lettres du duc de Normandie donnant au comte de Périgord la haute et basse justice des terres et seigneuries de Saint-Astier et de Montagrier. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 439.

[145] Montagrier, auj. chef-lieu de cant. de l'arr. de Ribérac.

[146] En janvier 1351 (n. st.). L'original, d'après l'inventaire de Raymond, devrait figurer aux archives des Basses-Pyrénées, sous la cote E. 737. Nous avons pu constater sur place que cotte pièce; le carton E. 737 porte la mention «  incomplet ». Arch. nat., JJ. 80, fol. 462, pièce n° 771. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 4G8. Il s'agit des terres possédées par Jean de Galard dans les diocèses de Périgueux et Sarlat, principalement des châteaux de Limeuil, Clarens et Miremont.

[147] Sur Jean de Gallard et son rôle pendant la guerre, voir Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, p. 220, n. 2 et p. 255. Limeuil, auj. (commune du cant. de-Saint-Alvère, arr. de Bergerac.

[148] Amanieu II de la Mothe, archevêque de Bordeaux de 1352 à 1360. Gallia Christiana-, t. II, col. 835-836.

[149] Montravel, auj. La Mothe-Montravéel, commune du cant. de Vélines, arr. de Bergerac.

[150] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 706 (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, L. LIV, fol. 483 et 484 (copie). Au mois de janvier 1363 (n. st.) Archambaud V, avait rendu à l'archevêque de Bordeaux le château et la châtellenie de Montravel. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 13-15 (copie).

[151] Arch. des Basses-Pyrénées. E. 626 (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 406-498 (copie). Ordonnances; des Rois de France, t. IV, Paris, 1734, in-fol., pp. 351-355.

[152] C'étaient les terres et juridictions de Belvès (auj. chef-lieu de cant. de l'arr. de Sarlat, Bigaroque (auj. section de la commune du Coux, cant. de Saint-Cyprien, arr. de Sarlat (auj. chef-lieu de cant. de l'arr. de Sarlat) et La Mothe-Montravel. Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, p. 253, n° 2.

[153] Saint-Amand, auj. Saint-Amand-de-Coly, commune du cant. de Montignac, arr. de Sarlat.

[154] Châtres, auj. commune du cant. de Terrasson, arr. de Sarlat.

[155] Terrasson, auj. chef-lieu de cant. de l'arr. de Sarlat.

[156] Tourtoirac, auj. commune du cant. de Hautefort, arr. de Périgueux.

[157] Comarque, auj. .commune de Sireuil, cant. de Saint-Cyprien, arr. de Sarlat,

[158] Hautefort, auj. chef-lieu de cant. de l'arr. de Périgueux.

[159] Thenon, auj. chef-lieu de cant. de l'arr. de Périgueux.

[160] Milhac, auj. Milhac-de-Nontron, commune du cant. de Saint-Pardoux-la-Rivière, arr. de Nontron.

[161] Mareuil, auj. chef-lieu de cant. de l'arr. de Nontron.

[162] Mandement du 8 janvier 1362 (n. at.) ; la pièce devrait figurer aux Arch. des Basses-Pyrénées sous la cote E. 737; elle manque dans le carton ainsi coté qui porte la mention « incomplet ».

Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV~, fol. 10 et 11; Collection Doat, t. CCXLIII, pp. 272-273 (copies).

[163] Registre des Hommages du comté de Périgord, Arch. nat., P. 1139 bis, fol. 50, verso.

[164] Procuration donnée par Mathe de Born à Hélie de Gontaut, son mari, pour faire l'hommage au comte. Arch. des Basses-Pyrénées, E. 692 (original).

[165] Raymond de Capouille, abbé de Saint-Amand de 1370 à 1398; il avait été officiai de l'évêque de Sarlat Jean de Réveillon. Gallia Christiana, t. II, col. 1537. L'hommage est transcrit aux Registre des Hommages, Arch. des Basses-Pyrénées, E. 611. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. XXVI, fol. 34-35 (copie).

[166] Côte, auj. Coly, commune du cant. de Montignac, arr. de Sarlat,

[167] Registre des Hommages, Arch. des Basses-Pyrénées, E. 611; Arch. nat., P. 1139 bis, fol. 52, recto. C'est le procureur de Jordan, abbé de Tourtoirac, qui fit l'hommage.

[168] Granges, auj. Granges-d'Ans, commune du cant. d'Hautefort, arr. de Périgueux. Il y avait eu là un prieuré avec titre de prévôté, à la collation de l'abbé de Tourtoirac. De Gourgues, Dictionnaire topographique du  département de (a Dordogne, p. 149.

[169] Reg. des Hommages. Arch. des Basses-Pyrénées, E. 611,

[170] La châtellenie de Beauregard (commune du cant. de Villamblard, arr. de Bergerac) fut récupérée momentanément par Archambaud V, ainsi qu'en témoigne un hommage fait par deux paroissiens de Fouleix (commune du cant. de Vergt, arr. de Périgueux) au même comte, le 10 avril 1385, « ratione rerum quas tenent in parrochia de Foies, honorii de Bello Reguardo noviter deventi ad manum ipsius domini comitis ». Arch. nat., r. 1139 bis, fol. 46, verso

[171] Par lettres du 15 février 1363 (n. st.), Archambaud V se reconnut loyal sujet du roi d'Angleterre. Rymer, Foedera, t. III, 2e partie, p. 54.

[172] Par lettres du 22 mars 1363 (n. st.), Edouard III mandait à son Sénéchal de Gascogne de maintenir le comte de Périgord dans la jouissance de ses biens, tant ceux qui lui ont été concédés par les rois de France que ceux qu'il tenait « jure hereditario ». Rymer, Fœdera, t. III, 2e partie, pp. 55-56.

[173] L'équivalent du revenu du château et de la châtellenie de Montcuq devait être récupéré par le comte de Périgord sur les émoluments de Bergerac; il avait conservé aussi le droit de nommer à Bergerac un gouverneur et des officiers, tout ceci jusqu'à ce qu'il pût être mis en possession de Montcuq. Arch. des Basses-Pyrénées, E. 772 (dossier Montcuq, original). — Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLIII, pp. 276-277 (copie).

[174] Ibidem, ibidem.

[175] RymjJr, Fonlera, t. III, 2° part'., p. 65-56.

[176] Le Prince de Galles arriva à Périgueux le 10 août 1363, venant de Bergerac. Il y reçut les hommages dans l'église de Saint-Front. Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, p. 269.

[177] Lettres données à Périgueux. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 19 (copie)

[178] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 768 (dossier Maurens, original). BiW. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 30.

[179] Lettres du Prince de Galles données à Bordeaux le 9 juillet 1365. Arch. des Basses-Pyrénées, E. 627 (original). — Bibl. nat., Collection de Périgord, t. IX, 2e cahier, p. 25 (copie).

[180] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 629 (original). Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLIV, pp. 12 et 13 (copie).

[181] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LXXI, p. 43.

[182] Raymond de Montaut ; ayant été fait prisonnier au combat d'Eymet (août 1377), il .racheta sa liberté en prêtant serment à Charles V. Bourdeilles lui avait été repris par les Français le 17 août 1377.

[183] Guillaume Jacut, capitaine de Bourdeilles pour .le comte en 1378, y fit pendre un sergent royal ; ce grief est rélevé dans l'arrêt du 3 février 139" (n. st.). Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLIV, p. 131 (copie). Arch. nat. X2A,13, fol. 171 et suiv.

[184] Le 26 juillet 1400. Arch. nat., KK. 1223. fol. 1 à 19, publié dans Dessalles, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, preuves, pp. 97-137.

[185] C'était le château comtal à Périgueux ; il (fut détruit en novembre 1391 par les troupes du vicomte de Meaux.

[186] Bénévent, auj. section de la commune de Saint-Laurent-des-Hommes, cant. de Mussidan, arr. de Ribérac.

[187] Montignac-le-Petit, aujourd’hui réuni à Ménestérol, commune du cant. de Montpon, arr. de Ribérac.

[188] Le Puy de Chalus, aujourd’hui pic isolé de la commune de Montpon.

[189] Plazac, auj. commune du cant. de Montignac, arr. de Sarlat.

[190] Manaurie, auj. commune du cant. du Bugue, arr. de Sarlat.

[191] Ou encore familia, hospitium. Les gens du comte qui attaquèrent le 28 novembre 1324 une patrouille dirigée par les bourgeois de Périgueux étaient tous chevaliers ou damoiseaux; ils étaient qualifiés lors du procès « de familia dicti comitis, levantes, cubantes et equitantes cum ipso domino comite » et « familiares et de hospicio domini comitis et equitantes continue cum eo ». Arch. mun. de Périgueux, FF. 78, FF. 79.

[192] Arch. nat., JJ. 70, fol. 150-157, pièce 330.

[193] Ce fait est rappelé dans l'arrêt du Parlement du 3 février 1397 (n. st.). Arch. nat., X2a 13, fol. 171 et suiv. Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLIV, fol. 131 (copie).

[194] Talleyrand de Périgueux, «  domicellus civitatis Petragoricenseis » avait fait hommage au comte Archambaud V pour les biens qu'il tenait de lui « in comitatu Petragoricensi ». Arch. nat., P. 139 bis, fol. 73, verso

Il avait été consul pour la cité en 1393. Arch, mun. de Périgueux, FF. 72. Il ne tarda pas à se rallier au parti des comtes et était considéré en 1399 par la municipalité de Périgueux comme un habitant rebelle et mauvais. Arch. mun. de Périgueux, FF. 93.

[195] Dessalles, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, p. 210, n. 1.

[196] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LXXI, p. 49, n.

[197] Notamment à Roussille et à Auberoche.

[198] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 798 (dossier Mussidan) (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 216-217 (copie).

[199] Il faisait partie de la troupe de gens du comte qui, le 28 novembre 1324, attaqua une patrouille commandée par des bourgeois de Périgueux ; cité à comparaître lors du procès qui suivit, il fit défaut. On ne sait pas s'il était encore sénéchal à cette époque. Arch. mun. de Périgueux, FF. 78, FF. 79.

[200] Arch. des Basses-Pyrénées. Ë. 733 (dossier La Douze). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 267.

[201] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. CXXIX (notes sur la famille du Cluzel, fol. 5, verso).

[202] Alphonse de la Cerda, fils de l'infant don Ferdinand et de Blanche, fille de saint Louis, cousin du roi Charles IV; en 1325 il avait été envoyé en mission officielle en Flandre : Les Journaux du Trésor de Charles IV le Bel, publiés par J. Viard, Collection des Documents inédits. Paris, 1917, in-4°, col. 771, n. 2.

[203] Acte de signification conservé aux Arch. des Basses-Pyrénées, E. 876 (dossier Vergt, original). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LXXVIII, fol. 138 (copie). Au dos de l'original on lit : « Aiso es l'estrumen do la requesta que fet lo bailes à Vernch, al comte, del fach de R. La. Boria ».

[204] Cette sauvegarde avait été accordée par des lettres du 20 mars 1321 (11. st.), publiées à l'assise du Sénéchal de Périgord à Périgueux an mois de juillet suivant (renseignement fourni par l'acte de signification)

[205] Cet appel est daté du 14 juillet 1331 (renseignement fourni par l'acte de signification).

[206] «  Citavit seu adjornavit dictum donimum comitem, in personam dicti senescalli et procuratoris, eum, ut predictum est, presentiam ejusdem dicti domino comitis tunc habere non posset, ad instantem assisiam regiam de Petragoris domini senescalli. »

[207] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 717 (original). « Ad requestam nobilis viri Hugonis de Cluzello senescalli dicti domini comitis Petragoricensis ». C'est à la suite de l'enquête en question que fut levée la main-mise royale sur Castelnau.

[208] Au mois de mars 1335 (n. st.), Hugues du Cluzel, en tant que procureur du comte Roger-Bernard, opposa une violente résistance à Jourdain de Loubert, sénéchal du Poitou, qui avait cité le comte à comparaître à Niort avec Renaud de Pons, seigneur de Ribérac, le seigneur de Matha et plusieurs autres; parmi les arguments présentés par le procureur du comte en sa faveur, on relève la distance de Niort à Périgueux qui nécessite quatre jours de voyage et la situation de Niort en pays de droit coutumier, par opposition à Périgueux. C'est pour ces raisons qu'Hugues du Cluzel récusa le sénéchal de Poitou et en appela au roi de France, craignant que le plus grave préjudice ne fût porté au comte par les agissements de Jourdain de Loubert. Arch. des Basses-Pyrénées, E. 622 (original).

[209] Le 8 septembre 1332. Ce procès-verbal ne nous est parvenu qu'à l'état de copie. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 289-292. Archambaud IV se trouvait mêlé à l'affaire de la succession de Blaye d'une façon tout à fait indirecte, Geoffroi Rudel, seigneur de Blaye, étant mort, Jeanne de Tancarville, femme de Jean, vicomte de Melun, se prétendait sa plus proche héritière. Elle et son mari requirent le duc de Guyenne (Edouard III) de recevoir leur hommage pour Blaye. Edouard avait refusé sur le conseil de plusieurs personnes, dont Boson de Périgord, oncle d'Archambaud IV. Boson, cité au Parlement de Paris, était mort, et le comte de Périgord, son héritier, se trouvait ainsi mêlé à l'affaire de Blaye.

[210] « Nobilis vir Geraldus Begonis, miles, senescallus et discretus vir magister Guillelmus Calhonis, clericus, jurisperitus, judex predicti domini Comitis. »

[211] Procès-verbal de la tentative d'entrée à Bergerac du bailli royal de Sarlat le 23 octobre 1334. Arch. des Basses-Pyrénées, E. 622 (original).

[212] Le Sénéchal est appelé ici « Bertrandum La Roqua » au lieu de «  de Rupe ». « Dicens tunc prefatus bajulus et guardiator regius dictis servientibus deintus dictam portam existentibus quod, postquam non permittebant ipsum intrare, quod irent quaesitum dominum Bertrandum La Roqua, militem, senescallum dicti domini comitis ».

[213] Le 10 juillet 1336. Arch. des Basses-Pyrénées. E. 730 (original).

[214] Gayac, auj. Jayac, commune du canton de Salignac, arrondissement de Sarlat.

[215] Voici quelle est la teneur des lettres de Roger-Bernard à son sénéchal, lui permettant de recevoir l'hommage du seigneur de Jayac :

« In Dei Domine, amen. Nos Rotgerius Bernardi, Cornes Petragoricensis et domimis Brageraci, notum facimus universis quod nos facimus et constituimus procuratorem nostrum dilectum et fidelem nostrum dominum Bertrandum La Roqua, militem, senescallum nostrum, ad recipiendum nostro nomine et pro nobis ab Arnaldo filio quondam domini Arnaldi de Duroforti, militis, quondam domini de Curte, deffuncti, homatgium per eundem Arnaldum nobis debitum pro et ratione castri de Gaiaco Sarlatensis dyocesis et devestitionem recipiendum et investitionem faciendum, et dantes dicto senescallo procuratori nostro, plenam et liberam potestatem et speciale rnandatum premissa faciendi et omnia et alia et singula que in premissis et ea tangentibus necessaria fuerint seu etiam oportuna, premittimus notario publico subscripto sollempniter stipulanti et recipienti vice et nomine omnium quorum interest et intererit in futurum nos ratum, gratum et firmum perpetuo habiturus (sic) quicquid per dictum senescallum procuratorem nostrum receptum actumve fuerit in premissis ».

[216] Confirmation de ce marché par Philippe de Valois. Arch. nat., JJ. 72, pièce n° 496.

[217] Le Caudau, ruisseau prenant sa source dans la commune de Saint-Michel-de-Villadeix (cant. de Vergt, arr. de Périgueux), qui se jette dans la Dordogne au-dessus de Bergerac, après être passé à Saint-Maurice.

[218] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 698.

[219] Le testament du comte Hélie VII ne nous est parvenu qu'à l'état de copie. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 93 et suiv.

[220] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 798 (dossier Mussidan, original), Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 216-217 (copie).

[221] Voir chap. VIII, III.

[222] Voir chap. VII, I. Bibl. nat., Collection de Périgord, tome LXXIX, pièce 146.

[223] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 85-86.

[224] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 93 et suiv. « Quosque xxx solidos renduales volumus et concedimus solvi et reddi per niarmm biijidi nostri dicti honoris, post mortem nostram, de redditibus sirupradictis, libere et de plano ecclesie supradicte, donec, ut premittitur, soluta fuerit peencunia art emendum. »

[225] Pardoux, auj. Tocane-Saint-Apre, commune du cant. de Montagrier, arr. de Ribérac.

[226] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LXXXIT, p. 47.

[227] Seguin de Bret figurait comme témoin dans l'acte d'hommage d'Hélie de Fayolle à Archambaud IV en novembre 1330 (Arch. des Basses-Pyrénées, E. 729, original) ; ce fut lui qui perçut en 1339, dans les terres de son ressort, la taille imposée à l'occasion de la chevalerie du comte Roger-Bernard. (Arch. des Basses-Pyrénées, E. 623, fol. 26).

[228] Vernode, auj. village et moulin, commune de Tocane-Saint-Apre, cant. de Montagrier, arr. de Ribérac. Les terres que les seigneurs de Vernode tenaient des comtes de Périgord étaient situées dans les paroisses de Vernode, N. D. de Pardoux, Ségonzac, Saint-Pardoux et Saint-Méard-de-Dronne. Renseignement fourni par l'hommage de Géraud et Etienne Chassagnol au comte Archambaud IV, du 4 septembre 1323. Arch. nat. M. 537, Salignac, n° 96, publié au Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, t. XXXVII, 1910, pp. 196-200.

[229] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. XIV, fol. 145-153 (copie) et t. LII, fol. 302-310 (copie).

[230] Vigie, Les Bastides du Périgord, Montpellier, 1907, in-8°, pp. 94, 96 (n. 4) et 97 (n. 1 et 2). — Monclar, auj. Monclar-d'Agenais, chef-lieu de canton, arr. de Villeneuve-sur-Lot, dép. de. Lot-et-Garonne. — Montflanquin, auj. chef-1. de canton du même arr. — Sainte-Foy-la-Grande, auj. chef-1. de cant. de l'arr. de Libourne, dép. de la Gironde.

[231] Coutumes de Vergt, art. 12,

[232] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. XIV, fol. 151-132.

[233] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 93 et suiv.

[234] Vidimus du 4 juin 1313 de lettres d'Archambaud de Périgord, chanoine de Paris, de l'année 1312. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LXXXII, pièce n° 3 (original).

[235] Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 633, fol. 39.

[236] Veyrines, auj. commune du cant. de Vergt, arr. de Périgueux.

[237] Dans l'acte de rachat des 40 livres de rente du 10 juillet 1317, il figure avec ce titre. Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 826 (original).

[238] Pierre Roque, prévôt du comte à Périgueux, figure sur la liste des témoins d'un acte du 14 octobre 1344 (cession par Roger-Bernard à Pierre de Pommiers du péage et du commun de Montignac. Arch. des Basses-Pyrénées, E. 768 (dossier Maurens, original).

[239] Arch. nat., X 2 A12. Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLIV, fol. 134 (copie).

[240] Bibl. nat., Collection de Périgord, tome LIV, fol. 93 et suiv. (copie).

[241] Les coutumes de Bénévent avaient été accordées en 1270 par Archambaud II. Bibl. nat., Collect. de Périgord, t. XXIV, fol. 269.

[242] Transcription des coutumes de 1270 et confirmation de 1309. Arch. des Basses-Pyrénées, E. 698 (registre).

[243] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LI, fol. 133 (copie). Voir la reproduction de ces articles au ch. VIII, I.

[244] Lettres du 22 décembre 1352, Bibl. nat., Collection de Périgord, t. XII, fol. 31 (copie).

[245] Lettres du 22 décembre 1352, Bibl. nat., Collection de Périgord, t. XII, fol. 31 (copie).

[246] Ibidem, ibidem, fol. 31 et 32 (copie).

[247] Arch. nat., KK. 1223 n, fol. 8, recto et verso. Dessalles, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, pr., p. 114.

[248] Arch. nat., KK. 1223 n, fol. 16. Dessalles, op. cit., pr., p. 128.

[249] Au mois de février 1318 (n. st.). Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 617 (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. IX, 4e cahier, p. 5 (copie).

[250] Lettres du 31 mars 1320. Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 826 (original). Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLIII, fol. 1 à 3 (copie).

[251] Sur l'effectif des sergents de la cour du cellérier, voir ch. VI,

[252] Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 828, pièce 11° 13 (original). Bibl. nat , Collection de Périgord, t. LV, fol. 102 (copie)

[253] Merlande ; la forêt de ce nom s'étendait sur le territoire actuel des communes de Vergt, Saint-Amand et Chalagnnc.

[254] Acte du 10 octobre 1304, concernant deux paroissiens de Monestérol. Bibl. nat., Collection de Périgord, t.. CXIV, pièce n° 19 (original).

[255] Acte du 7 avril 1312. Bibl. nat., Collection de Périgord, tome LXXXII, pièce n° 21 (original).

[256] Acte donné à Montpon le 29 juin 1315. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LXXXII, pièce n° 22 (original).

[257] Acte de vente de divers droits dans la juridiction de Montpon, du 30 avril 1300. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LXX1X, pièce 140 (original).

[258] Testament d'Eléonore de Vendôme, comtesse de Périgord (1341). Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLIII, fol. 97-101 (copie).

[259] Arch. dép. des Basses-Pyrénées, M. 824 (original). Villepelet, Histoire de rigueux et de ses institutions municipales, p. 158.

[260] Limeyrat, auj. commune du cant. de Thenon, arr. de Périgueux.

[261] Fossemagne, auj. commune du cant. de Thenon, arr. de Périgueux.

[262] Délibération du Conseil de la Vil!e de Périgueux le 21 juin 1353. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. XIII, fol. 225-226 (copie), publié au Recueil de 1775, pp. 260-265.

[263] Dans l'information du 16 janvier 1399 (n. st.), il est question d'une troupe de 800 hommes armés qu'Archambaud V commandait en personne. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 167.

[264] Jugement royal rendu à Vincennes en septembre 1247; Arch. mun. de Périgueux, FF. 20, pièce n° 3 (original), publié au Recueil de 1775, p. 56-60.

[265] Arch. mun. de Périgueux, FF. 1 (original). Procès au sujet de la juridiction de Chancelade, 1322 : « quod quidem castrum erat caput et principale mombrum dicti comitatus ».

[266] Arch. mun. de Périgueux, FF. 86 (original).

[267] Ce fait est rappelé dans l'arrêt du Parlement du 3 février 1397 (h. st.). Arch. nat, X 2 a 13, fol. 171 et suiv. Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLIV, fol. 131 (copie).

[268] Arch. mun. de Périgueux, BB. 13, fol, 32 verso.

[269] Au mois de juillet 1385. Arch. mun. de Périgueux, PF. 31 (original).

[270] Au mois d'avril 1385, arrêt de 1397, Arch. nat., X 2 a 13.

[271] Arrêt de 1397, Arch. nat., X 2 a 13, passim. Bibl. nat., Collec­tion Doat, t. OCXLIV, fol. 183 et Collection de Périgord, t. LV, fol. 188 (copies).

[272] « Le lendemain qui fust le jour de Saint-Martin, perdirent les testes au Couder Geoffroy Bairy et Bonine de Montignac. » Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol.. 190.

[273] Robert de Béthune, vicomte de Meaux, lieutenant du sire de Coucy, capitaine généra] entre Loire et Dordogne. Dessalles, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, p. 154.

[274] «  Item la place ou masure appelée la Rouffie, où souloit avoir un hostel, si comme y celle place se comporte; ensemble la pierre et matière estant en ycelle place... » Procès-verbal de saisie des biens du comte à Périgueux. Dessalles, op. cit., pr., p. 37.

[275] Le 1er septembre 1324. Bibl. nat., Collection de Périgord, tome CXIV, pièce n° 33 (original).

[276] Lettres du duc de Normandie, du mois de novembre 1345, Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 624 (original).

[277] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 796 (original); Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 483-484 (copie).

[278] Bibl. nat.1; Collection de Périgord, t. LV, fol. 13-15 (copie).

[279] Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 737 (dossier Leymarie, original. Voir ch. VI.1I.

[280] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 189. « Extraict des vieux papiers du Consulat, escriptz en périgourdin, touchant les horribles et détestables maulx commis et perpétrés par Archambault Taleyrant, comte de Périgort ». (Copie).

[281] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV (fol. 192, verso).

[282] Ibidem, ibidem.

[283] Grief relevé dans l'arrêt du 3 février 1397 (11. st.). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 146, verso (copie).

[284] Bibl. nat,, Collection de Périgord, t. LV, fol. 113 (copie).

[285] Arch mun. de Périgueux, FF. 30, pièce n° 2 (original). Procès-verbal relatant le coup de main Itier Champagnac

[286] Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 634 (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 218-229 (copie).

[287] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 173.

[288] Entre 1384 et 1387 : Bibl. nat., Collection de Périgord, tome XXI, fol. 230.

[289] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 101.

[290] Le Livre des Valets du Mareschal de Boucicaut, ch. XXIX, éd. Michaud et Poujoulat, Nouvelle Collection des Mémoires pour servir à l'histoire de France, t. II, p. 247.

[291] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 167 (copie).

[292] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LV, fol. 188 (copie).

[293] Sept-Fons, auj. hameau, commune de Trélissac, canton et arrondissement de Périgueux.

[294] Voir l'arrêt de 1397, Arch. nat., X 2A 13, fol. 171, verso et suiv., passait.

[295] Ibidem, ibidem.

[296] Arch. nat., X-2A13, fol. 292-297.

[297] DESSALLES, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, p. 307.

[298] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. XVI, fol. 239-240.

[299] Abzac, auj. hameau de la commune de Cendrieux, cant. de Vergt, arr. de Périgueux.

[300] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. XVI, fol. 240, extrait d'une généalogie écrite par Lacoste au XVIe siècle.

[301] La lutte entre la municipalité du Puy-Saint-Front, d’une part, le comte de Périgord, le chapitre de Saint-Etienne et les habitants de la Cité, de l’autre, atteignit son paroxysme au mois d’août 1246. Voir à ce sujet le rapport du sénéchal Pons de la Ville, envoyé à Périgueux pour rétablir l’ordre. Recueil des Historiens de la France, t. XXIV, Preuves de la Préface, pp. 307-309, et Villepelet (R.), Histoire de la ville de Périgueux et de ses institutions municipales, Périgueux, 1908, in-8°, pièce justificative n° IV, pp. 204-208.

[302] Jugement rendu par Saint-Louis à Vincennes en septembre 1247. Arch. mun. de Périgueux, FP. 20, pièce 3; publié au Recueil de 1775, pp. 56-60.

[303] Transaction du 11 mars 1287 (n. st.). Arch. mun. de Périgueux, FF. 22, pièce 1; publiée au Recueil de 1775, pp. 104-105 et dans Villepelet (E.), op. cit., pièce justificative n° IV, pp. 209-216. Il existait un traité antérieur, qui avait été conclu entre le comte et la municipalité relativement à l'exercice de la justice criminelle ; la rente due pour son acensement aux comtes était alors seulement de 20 livres. Ce traité n'a pas été retrouvé, mais le traité d'union de 1240 et surtout la transaction de 1287 en font mention.

[304] Mémoire produit par le comte de Périgord au Parlement de Paris pour faire valoir ses prétendus droits de juridiction; remis le samedi après les Cendres {18 février) 1301 (n. st.) pendant la session du Parlement de 'la Toussaint, 1300. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 61 (copie).

[305] Vidimus de cet accord, du 25 janvier 13015 (n. st.). Arch. munic. de Périgueux, KK. 22, pièce 6. Le traité de 1302 est reproduit dans le Supplément au Recueil de Titres paru en 1778, 2B partie : « Titres qui prouvent de plus fort que la ville, cité et banlieue de Périgueux, ainsi que nombre d'autres seigneuries de la Province, n'ont jamais l'ait partie du comté de Périgord, ni dépendu du Comte », pièce IX, pp. 33-38.

[306] C'est par un acte du même jour (8 août 1302) que les Maire et Consuls prirent cet engagement. Arch. mun. de Périgueux, CC. 118, pièce 3 (original). Ce n'était pas la première fois d'ailleurs que les comtes empruntaient aux consuls du Puy-Saint-Front. En 1258, ceux-ci prêtèrent au comte Archambaud III une somme, de 120 livres de monnaie courante. Reconnaissance de cette somme, Arch. mun. de Périgueux, CC. 148, pièce 1 (original).

[307] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 826, pièce 1 (original). L'acte de l'achat de 1317 n'a pas été connu de M. R. Villepelet Histoire de Périgueux et de ses institutions municipales, Périgueux, 1908, in-8°. Aussi pense-t-il que l'arrangement de 1302 resta lettre morte, car la rente continua à être perçue par le comte, op. cit., pp. 51-52, n. 4. Elle fut perçue effectivement après 1317, mais dans les quinze années qui suivirent la composition de 1302, c'était une des sources de revenu du consulat.

Doit-on penser que le comte de Périgord remboursa les 600 livres à, la municipalité ou n'est-il pas plus simple de croire que celle-ci se remboursa elle-même en percevant 40 livres de rente annuelle, pondant 15 ans, ce qui donne 600 livres P. En tous cas, la municipalité ne se tint pas pour quitte et la comtesse Brunissende dut bel et bien verser à nouveau 6O0 livres pour racheter la rente, ce qui est expressément mentionné dans l'acte de rachat de 1317. L'opération n'était donc nullement avantageuse pour le comte.

Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, 1. V, ch. Ier, pp. 81-157, ne parle ni de l'abandon de la rente en 1302 ni de son rachat en 1317.

[308] Archambaud et Boson, nés du second mariage d'Archambaud III avec-Marie, veuve d'Arnaud Odon, vicomte de Lomagne. Hélie VII était fils d'Archambaud III et de Marguerite de Limoges.

Archambaud de Périgord était chanoine de Saint-Front de Périgueux, il était mort en 1330. Il avait été aussi abbé de Saint-Astier. Boson était simple chevalier; Son neveu Archambaud IV lui assigna, en 1315, 200 livres de rente sur ses terres de Quercy. (Arch. des Basses-Pyrénées, E. 617, original. Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLII, p. 645 et suiv., copie.)

[309] Archambaud III, prédécesseur et père d'Hélie VII, mort en 1295.

[310] Hélie VI, père du précédent, comte de Périgord de 1245

[311] Maître Jean de l'Hôpital, clerc du roi, et Jean d'Arrablay, sénéchal de Périgord, qui délégua à sa place Maître André Roux, chanoine de Saint-Front de Périgueux.

[312] Archives des Basses-Pyrénées, E. 824 (original, rouleau en parchemin de 4 mètres de long. Les lettres de Philippe le Bel prescrivant l'enquête y sont insérées). Arch. mun. de Périgueux, pp. 180 (copie du XVIIIe siècle). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. IX, 4e cahier, p. 1 (copie). Publié dans le Recueil de 1775, pp. 121-154. Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, pp. 94-96, et Villepelet, Histoire de Périgueux et de ses institutions municipales, pp. 53-59, ont donné l'analyse et des extraits de ce procès-verbal et l'ont savamment commenté.

[313] Lettres de Philippe le Long portant ordre d'ajourner Archambaud et Boson de Périgord à la requête des Maire et Consuls, 1319, 81 mars et 26 septembre; publiées au Recueil de 1775, pp. 184-186.

[314] En mai 1332, les Maire et Consuls de Périgueux étaient cités au Parlement à la requête de Roger-Bernard de Périgord, héritier d'Archambaud de Périgord, son oncle. Arch. nat., X la 8845, fol. 204, recto. Viard (j:>. Lettres d'Etat enregistrées au Parlement sous le règne de Philippe VI, Paris, 1899, in-8°, p. 18, n° 45. Voir aussi Villepelet, op. cit., p. 59.

[315] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 226 et 227 (copie). Si la requête était de 1320, comme le croyait l'abbé de Lespine, le comte n'exposerait pas que la juridiction consulaire était sous la main du roi depuis quatre ans; la juridiction du consulat fut saisie à deux reprises par ordre du roi, au début du xive siècle; une première fois en 1309, à la suite de la découverte de fraudes dans les élections consulaires, la mainmise royale dura jusqu'au 27 juin 1317, date à laquelle Philippe V accorda des lettres de rémission ; la deuxième saisie, ordonnée le 26 juin 1318, à la suite de troubles dans l'administration de la ville, ne dura qu'un an. Le passage de la requête relatif à la mainmise royale ne peut donc s'appliquer qu'à la première saisie, ce qui permet de dater la pièce de 1313 environ. Voir à ce sujet Villepelet, Histoire de Périgueux et de ses institutions municipales, pp. 60 à 63 et 72 à 74.

[316] Il s'agit de la fraude découverte dans les élections consulaires et des malversations qui en étaient la conséquence.

[317] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. IX, .3e cahier, p. 94, et t. LIV, fol. 286 (copies).

[318] La Rolphie était le château construit dans la Cité de Périgueux par Boson, comte de Périgord, sur l'emplacement de l'amphithéâtre romain.

[319] Transaction du 11 mars 1287 (n. st.). Arch. mun. de Périgueux, FF. 22, pièce 1 (original) ; publiée au Recueil de 1775, pp. 95-164, et dans Villepelet, op. cit., pièce justificative VI, pp. 209-216.

[320] La bagarre avait eu lieu le 28 novembre 1324. Parmi les inculpés, on relève les noms d'Hélie Vigier, viguier de Périgueux et de Pierre Lalande, qui avait été sénéchal du comte Archambaud IV. Ils sont dits dans l'enquête « familiares et de hospicio domini comitis et equitantes continue cum eo ». Arch. mun. de Périgueux, FF. 78 et FF. 79.

[321] Pierre Roque, prévôt comtal de Vergt, est cité comme témoin dans Une charte du 4 juin 1313. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LXXXIf, pièce 3 (original).

[322] Arch. mun. de Périgueux, FF. 26.

[323] Arch. mun. de Périgueux, FF. 86. Le capitaine de la Rolphie était un nommé Guillaume Dambres. Elie Requirand était encore prévôt du comte à Périgueux en 1357. Arch. mun. de Périgueux, FF. 13.

[324] En 1331 : le condamné fut pendu à Atur, sur le territoire de la juridiction consulaire. Bibl. nat., Collection de Périgord. t. LIV, fol. 285 (copie). Arch. mun. de Périgueux, CC. 50 (Comptes de l'administration des Maire et Consuls).

[325] Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 617 (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. IX, 4" cahier, p. 5, et t. LIV, fol. 207.

[326] Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 826 (original). Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLIII, fol. 1 (copie).

[327] Sur ces deux justices, voir Villepelet, Histoire de Périgueux et de ses institutions municipales, pp. 178-186

[328] Les lettres portant cession de cette moitié de juridiction au roi Louis IX par l'évêque de Périgueux Pierre de Saint-Astier et le Chapitre de Saint-Front sont de février 1246 (n. st.). Arch. nat., J. 295, Languedoc, n° 10 (original scellé). L'acceptation royale est du mois de novembre suivant. Arch. mun. de Périgueux, FF. 37

[329] Arch. dép. des Basses-Pyrénées, E. 699 (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 393 (copie).

[330] Arch. nat., JJ. 73, fol. 24)8, pièce n° 318; publié au Recueil de 1775, pp. 24-27 et 242-245.

[331] Bibl. nat., Collection, de Périgord, t. LIV, fol. 402. Sur ces événements, voir Dessalles, Histoire du Périgord, t. II, pp. 188-193.

[332] Arch. nat., JJ. 72, pièce n° 332. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 430.

[333] Arch. mun. de Périgueux, PP. 27, pièce n° 2. Arch. nat., JJ. 72, fol. 363 et 364, pièce n° 444. Bibl. nat., Collection de Périgord, t, LIV, fol. 440 et 441.

[334] Arch. mun. de Périgueux, CC. 60.

[335] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 626 (original). Arch. nat., JJ. 68, fol. 107, pièce n° 197. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol 448 et 449 -(copie).

[336] Lettres de révocation du 11 mai 1347; Arch. nat,, JJ. 72, fol. 363 et 364, pièce n° 444. Sur l'évolution de cette politique assez, incohérente du roi à l'égard du comte de Périgord et de la municipalité, voir Villepelet, Histoire de Périgueux et de ses institutions municipales, pp. 93-101, et Dessai.les, Histoire du Périgord, t. II, pp. 189-193.

[337] Bibl. nat., Collection Doat, t. CCXLIII, pp. 212-217 (copie).

[338] Arch. des Basses-Pyrénées, E. 827 (original). Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LIV, fol. 480-481 (copie), publiée au Recueil de 1775, pp. 265-291.

[339] R. Villepelet, Histoire de la ville de Périgueux et de ses institutions municipales, pp. 104-105.

[340] Permission de tenir ses assises dans la ville, accordée au juge du partage. Bibl. nat., Collection de Périgord, t. XIII, fol. 273 (copie); publiée au Recueil de 1775, pp. 465-466.

[341] Arch. mun. de Périgueux, CC. 69.

[342] Arch. nat., KK. 1223 B, fol. 1, verso. Dessalles, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, preuves, p. 98,

[343] Ibidem, ibidem.

[344] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. XIII, fol. 222 et tome XXVII, fol. 405.

[345] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. XIII, fol. 273. Ce fut le même Pierre du Bue que Regnault de Sens, prenant possession du comté de Périgord au nom du duc d'Orléans en 1400, commit à la charge de juge des appeaux. Arch. nat. KK. 1223 D, fol. 3, recto. Dessalles, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, preuves, p. 101.

[346] Extrait du « Petit livre noir ». Arch. mun. de Périgueux, BB. 13, fol. 39, publié au Supplément au Recueil de Titres, pp. 90-92.

[347] Le 9 février 1389 (n. st.). Extrait du « Petit livre noir ». Arch. mun. de Périgueux, BB. 13, fol. 6, publié au Recueil des Titres, pp. 465-486.

[348] Le 7 décembre 1353. Arch. mun. de Périgueux, FF. 55 (original).

[349] Bibl. nat., Collection de Périgord, t. LXVIII, fol. 38. En 1327, le sénéchal du roi de France était pour le Périgord et le Quercy Jourdain de Loubert. Recueil des Historiens de France, chronologie des baillis et des sénéchaux, pp. 218-219.

[350] Extrait du « Petit livre noir », Arch. mun. de Périgueux, BB. 13, fol. 40, publié en Supplément au Recueil des Titres, pp. 92-98.

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