<<Retour

Source : Bulletin SHAP, tome XXV (1898), pp. 371-376.

 

HOMMAGES DU COMTÉ DE PÉRIGORD EN 1541

rendus a henri roi de navarre, sire d'albret, comte de périgord, comme tel [1].

 

1° 20 septembre 1541. Par Hélies des Martres, dit de Périgort, écuyer, sieur de la Roche de la Salle, pour sa maison noble de la Salle, assise au bourg de St-Lions, en la châtellenie de Montignac, et son repaire de La Roche-Saint-Lions, lige — un genou en terre, tête nue, en présence de M. Aimar Mosnier, seigneur de Planeaux.

2° Le dit jour, par Jean de La Cassaigne, écuier, sieur du dit et de Beaupuy, pour sa maison noble de Beaupuy.

3° Par François de Bourdeille, écuier, sr de Montancés, comme représentant son père François, écuier, pour la seigneurie de Montancés, en pleine justice.

Pierre de Bonnal, écuier, seigneur de la Bonnaudie, pour st maison noble dudit, (dans Montignac).

5° Aimar de Vairac, écuier, pour lui et pour Bardin de Vairac, son neveu, en raison de leur maison noble du Breulh (Brenac), sur la seigneurie de Montignac.

6° Noble Antoine du Chaylar, seigneur de la Titima et en partie de Lascoulx, pour La Titima, et pour partie de Lascoulx, (tous deux, Brenac, en la châtellenie de Montignac), 21 septembre.

7° Suivant acte passé au couvent des Frères Mineurs de Montignac, révérend frère Antoine de Montardit, abbé de Chancelade, agissant comme tuteur de Pierre Montardit, écuyer, seigneur du dit et de Couzade, pour sa maison et hôtel noble de Montardit, et son hôtel de Couzade, acquis par ses prédécesseurs.

8° Par Me Antoine Destats, juge pour le roi au bailliage de St Astiey, comme mandataire de François de Fayolle, écuier, sieur de La Faiolle, pour la forteresse de La Faiolle (Ste Marie des Perdus)[2], en présence du témoin Arnault de Royère sieur de Mounès.

N. B. Les hommages sont tous prêtés entre les mains de l'oncle du dit roi, le bastard Rollet, gouverneur d'Albret, commissaire à ce député.

9° Par Françoise Boys, dme relicte (veuve) de feu Me Jean de Bort, procureur au parlement de Bordeaux, seigneur de La Bonnaudie, faisant pour elle et comme tutrice de François et autre François Borts, leurs enfants, pour la maison de la Bonnaudie (dans Montignac, en le comté de Périgord).

10° Le 23 septembre 1541. Me François du Trecard, licencié en loix, habitant de Périgueux, pour le repaire de Roignac, celui du Chaslar et celui de S'Crespin, tous en la châtellenie d'Auberoche, au dit comté.

11° François de Montardit, écuier, fils et mandataire d'Arnaud, écuier, seigneur de la Valette, sa maison noble de la Valette. (Le Cert et Auriac). Il a brûlé vers 1514 sa maison de La Roche et ses titres, et ne sait donc à quel devoir il est tenu pour la Valette.

12° 26 septembre. Par Jean de Vermont, le vieux, écuyer, co-seigneur de la Vermondie, est fait hommage pour un tiers de l'hôtel de la Vermondie[3] [Thonac], pour l'hôtel de la Vérigne (Thonac) et une partie de la Jarie (plus loin, Jaubertie) [Fanlac], et moitié de la maison noble de la Raimondie et la maison dite d'Auberoche (toutes deux, Fanlac) devant Jean Fabry, notaire de St-Lions.

13° Ramond Vermont, écuyer, seigneur de La Chapelle, coseigneur de la Vermondie, pour sa maison noble de la Chapelle, un tiers de sa m. n. (c'est-à-dire maison noble) de la Jaubertie, moitié de la m. n. de la Reymondie, et moitié de celle d'Auberoche (ces trois dernières en la paroisse de Fanlac).

14° Jean de Marault, seigneur de Clarens de St-Lions, à cause de son hôtel n. de Clarens, et de ce qu'il a reçu en partage en la maison de La Peyronie de la Pergerie, (dans St-Lions) et de son hôtel de Borne, (Valaujoux), en la châtellenie de Montignac.

15° 26 septembre. Me Pierre Durand, en qualité de mandataire de Bertrand de Lostanges, écuier, seigneur de Ste-Alvaire et Puy d'Areges, pour les seigneuries susdites, devant Antoine Bastide, procureur de Montignac.

16° Ramond de St-Clar, abbé de Rivet, comme tuteur d'autre Ramond de St Clar, écuyer, seigneur de Cramirac, pour la maison de Cramirac et m. n. de Nugassac, (aujourd'hui Sargeac) et des rentes dans les paroisses de Saraiac (Sarjeac) Paisac, St Lions et Balioiols (Valojoux) (vide note ci-dessus) appartenant à la maison de Cramirac.

17° 27 septembre. Bertrand Foucault, écuyer, seigneur de Regaignac, mandataire de François de Caumont, seigneur baron dudit et de Castelnau-de-Berbiguières, au sujet de la baronie de Castelnau-de-Berbiguières.

18° Etienne de Feletz, écuier, seigneur dudit, relativement aux m. n. de Felets et de la Doradie et aux repaires de Muzols et de La Roche-Malière, tous quatre en la châtellenie de Montignac.

19° François de Fanlac, écuyer, seigneur de St Roze (Orse?), pour la salle et m. n. de Fanlac (châtellenie de Montignac).

20° Jean de la Cassaigne, écuyer, seigneur du dit, pour les m. n. de Beaupuy, et de Puy-Peyrous, et de La Mothe, et en général ce qu'il a en la châtellenie de Montignac.

21° Amanieu de La Faie, écuyer, seigneur du dit, pour m. n. de la Passée, (St Pierre-de-Chignac), et m. n. de la Gaillardie (St Crespy, en la châtellenie d'Auberoche) et il offre d'hommager les paroisses d'Auriac et du Cer, en pleine justice, en la châtellenie de Montignac vendue (la justice) jadis & ses prédécesseurs par monseigneur d'Albret, plus les rentes qu'il a dépendant de la maison de la Mothe dans Montignac, devant le susdit de Royère de Moneis[4].

22° Messire Bernard Foucault, seigneur de l'Ardimalie, pour sa m, n. de l'Ardimalie (Chinac, sic) et sa m. n. de Solignac (Blet.)

23° Par Arnaud de Royère, écuyer, seigneur de Monez, pour sa m. n. de Monez et sa m. n. de La Chapelle (toutes deux en la ville de Montignac).

24° Me Mathurin Dindie, procureur pour le roi en la sénéchaussée de Périgord, au siège de Sarlat, mandataire de messire Jean de Calvimont, chevalier et second président au parlement de Bordeaux, seigneur de Tursac, de Lerm et de la m. n. de la Malvinie, par lui acquise, pour ces trois seigneuries, les 2 premières en pleine justice et avec péage. [On a écrit Tarsac].

25° Le 28 septembre, Hugue de St Amand, écuyer, seigneur dudit, co-seigneur de Montmège, pour l'hôtel et seigneurie de Montmège, en partie, en pleine justice, sis en la châtellenie de Montignac et pour des rentes nobles dans les paroisses de Cublat (Cublac, Corrèze) et de Ladrouat (entendez Ladornac), devant Martin Gervais, me d'hôtel du gouverneur d'Albret.

26° Le 29 septembre 1541, Raimond de Casnac, écuier, seigneur de Vermondie, pour la m. n. de la Vermondie, en la châtellenie de Montignac.

27° Pierre de Poyol, procureur de Mossidan, mandataire de Claire de Grandmont, dame de Mossidan, pour les château, ville et seigneurie de Mossidan, et moitié de la seigneurie et juridiction de Montaud, et seigneurie de la Salvetat-Grasset, le tout en pleine justice (c. à. d. haute, moyenne et basse).

28° Etienne de Perrot, mandataire de Jeanne de Beaupuy, dme du repaire noble de La Tour-du-Bosc, pour la dite m. n. en la châtellenie de Montignac.

29° Hélaine de Reilac, dme de Belcaire et de La Peronuye, pour l'hôtel n. de la Peyronnie (St-Lions) et celui de Belcaire (Thonac) et le moulin de St Lions, sur la Vézère, à la redevance d'un paire de gants blancs pour le moulin ; devant noble Jacques de St Chamans, seigneur dudit.

30° Hugues de St Amant, le jeune, habitant de Montmège (Terrasson), fait hommage, (f. h.) pour sa m. n. de Sendreux, contigue au château du roi de Navarre à Terrasson, et aux ayrtaux d'Etienne de Feletz. — Plus pour une vigne (Terrasson.)

31° A la date du 30 septembre Jehan de Commarque, écuier, seigneur de Beysac, pour 1/2 de la m. n. de Loussel, en le comté, avec 1/8 justice ; et 1/2 de l'hôtel de la Selive, dans Génis (vicomté), et 1/2 de l'hôtel de La Roche-de-Salignac (en la châtellenie de Moruscles), devant noble Jean de Peys, écuyer seigneur du dit en la ville de La Reulle (La Réole).

32° François de Caignac, seigneur de Marzac-le-Vieux, pour cette seigneurie en pleine justice.

33° Le 1er octobre Me Jean Dumas, prêtre, syndic et procureur du couvent des Frères Mineurs de Montignac, présent frère Etienne Martel, docteur en théologie, gardien du couvent, et cela pour le couvent, jardin, pré, vigne et clôture à l'entour, le tout reconnu avoir été donné par ci-devant, en franche aumône par les prédécesseurs du roi de Navarre, pour y célébrer le divin service ; et en avoir aussi reçu le droit de fournege de la ville.

L'hommage rendu à un genouil en terre, serment prêté, une main sur l'estomac et l'autre main sur le te igitur. (Comme pour les vassaux susdits.)

34° Me Antoine Uzerche, notaire de Sarlat, mandataire de Françoise de La Tour, dme de la Rocque et de Tayac, tutrice de Gabriel de Beynal, écuyer, son fils, et de feu messire François Beynal, chevalier, seigneur des dits, — pour la paroisse et seigneurie de Tayac, en pleine justice, avec 1/2 dîmes.

35° François de Rafignac, [corrigez, Rofignac] écuyer, seigneur dudit, Chavaignac et Cousaiges, pour l'hôtel et châtellenie de Chavaignac et ce qu'il tient en les châtellenies de Larche et Terrasson (comté de Périgord et vicomté de Limoges).

36° Annet de St Gilles, écuier, seigneur de la Salle, mandataire de noble Bertrand de Salignac, chevalier, seigneur baron dudit, pour les ville, château et châtellenie de Sallignac et ressort d'icelle, comme feu noble Antoine de Salagnac l'omagea.

37° 1er octobre 1541, François de Soilac, écuier, seigneur de Montmège, pour ladite seigneurie, la maison de Paysac, et rentes en la terre et juridiction de Terrasson, le tout au comté de Périgord — et les rentes, maisons et biens nobles de St Ribier, en la seigneurie d'Ans, et en celle d'Ayen (vicomté).

38° Jean de Vayres, écuier, seigneur de Lespicerie et de la m. n. de Puimège, pour cette dernière m. (au comté).

39° Messire Annet de Fayolle, chevalier, seigneur de Neuvic, pour la m. n. et château de Bernodes, repaire de Boschant, repaire de la Lambertie, et ce qu'il tient noblement ès paroisses de Celle, de Bertric, du Doch, d'Opchat, de Tocane, de St Abre, de Lisle-de-Monsignac, de Lagulhiat-de-Lauche, de St Aguilhy-de-Chanterat, de St Germain-de-Salambre et de St Perdoux-de-Drone (le tout au comté).

40° Bertrand de La Faye, abbé commendataire de Terrasson, pour l'abbaie, ville, seigneurie et juridiction de Terrasson (au comté, sic).

41° Jean de Losse, écuyer, seigneur dudit, pour sa m. n. de Losse (dans Montignac) et m. n. de Biars (Bernac, c'est Brenac), la m. de Pierre de Tailhade (probablement Peyretaillade) et sa borie (le tout en la châtellenie de Montignac).

42° Me Guilhem d'Absac, protonotaire, mandataire de Jeanne d'Absac, dme, mère, tutrice de Poncet Belly, écuyer seigneur de Razac et de St Apre, pour la seigneurie de Rozac et de St Pré (sic), [au comté], comme fut hommage le 6 janvier 1471.

43° François de la Barde, écuyer, seigneur de Jaure, 20 octobre, pour le repaire et mothe de Marzac et tout ce qu'il a en la paroisse de Monesteyrous (juridiction de Monpaon), et 1/4 du repaire de la Mazerie, autrement La Vaure, à lui échu en partage (paréage probablement) avec le chapitre de St Front de Périgueux (au comté).

44° 24 octobre Me François Dupuy, mandataire de Jean et Jacques Jauveau (Jaumard), écuiers, seigneurs de Soufferte et de la Brangelie, pour les droits de vigerie, four à ban, et étang (devin) au mois d'août, dans le bourg et les croix de Vanscours, à cause de leur maison de Soufferte, et des rentes et menus fiefs hors la châtellenie de Reyberac (comté; ès paroisses de Bertric, Celle, Ech ? ougnac, St Germain-de-Salembre, Douchat, Segonzat, St Perdoux-de-Dronne (il y a de Drenne), St Vyvien, de Double et St Privat (le tout comté).

45° Me Pierre de Bouchie, licencié en droit, conseiller au parlement de Bordeaux, seigneur d'Abzac et Serrezac, pour le repaire d'Abzac, avec vigerie et fournage — el le repaire de Sarrezac, en la châtellenie d'Excideuil (en la comté et vicomté)[5].

46° Antoine Dubois, demeurant à St Crépin, et autre Antoine Dubois, habitant de la paroisse de Fanlac, pour leurs maisons et domaines nobles de la Merlatie, la Barratie, Puichevrol, Fougarel, — et des chenevaux tenus d'ancieneté, noblement, au vicomte, et la maison et domaine n. de la Joubertie, (Fanlac en la châtellenie de Montignac) [comté].

47° 12 octobre, Pierre Sédière (originaire de Sédière, de Clergoux, en bas Limousin) abbé de Tortoirac, pour cette abbaye (en la vicomté) et les biens de l'abbaye, en la comté de Périgord.

(A suivre.)                                         J.-B. Champeval.



[1] Nous les avons démêlés de notre mieux d'avec ceux qui lui ont été faits en sa qualité de vicomte de Limoges, la question n'étant pas si simple qu'elle en a l'air. Nous donnerons à part les hommages où il est partie en cette double qualité, en isolant aussi ceux où il agit comme vicomte en Périgord. On trouvera entre parenthèses la paroisse, contenant le fief. Beaucoup de ces repaires ne figurent pas dans le Dictionnaire topographique. —J.-B.-C.

[2] Le copiste des hommages n'était pas du pays et se montre notoirement très fautif. Nous avons dû le suivre pour l'orthographe des noms ; quant à la suppression des formules, on ne nous en voudra pas d'avoir coupé court par l'analyse de ce document, qui ne fait pas double emploi avec celui de Pau, E. 832. Pour l'intelligence de ces longues listes de fiefs et de vassaux voyez : 1° mes Cartes des châtellenies du Limousin et régions voisines, 1600 (Bulletin de Limoges de décembre 1889) ; 2° des marquisats de Ségur, Hautefort, Excideuil et Comté de Montignac, 2 fr. ; 3° ma notice sur Figeac et ses institutions religieuses, terminée par un état des fiefs et vassaux du Haut Quercy, 5 fr., comprenant surtout l'ex-vicomté de Turenne et ainsi nombre de clochers de la Dordogne, entre Dome, Sarlat, Terrasson, Martel et Gourdon ; 4° ma Géographie féodale et religieuse de la Corrèze, Tulle et Ussel, 2 tomes en 1 vol, 14 fr.

[3] Comme ces Gascons et nos Quercynois qui prononcent encore un beuf pour un veuf, et comme dans le bon dictionnaire Béarnais de notre ami feu V. Lespy, où on trouve simultanément les formes bener et vener, vendre, besti et vesti, vêtir. Le rédacteur a voulu réagir ici contre cette habitude qu'il se connaissait, et a joué de malheur. Il fallait Bermond et Bermondie.

[4] Nous persistons d'autant plus à identifier la vicaria molnisinsis avec Moneys, deCherveix: que nous retrouvons dans nos extraits du riche chartrier du château d'Hautefort, de Mme la marquise de Cumont, un acte plaçant, en 1658, le village de Mouneys en la paroisse St-Martial-d'Hautefort, aujourd'hui commune de St-Martial-Cubas-et Cherveix, paroisse déjà sous ce vocable en 1365. 2° Que le chapitre de St-Martial de Limoges en 89 se vit confisquer des biens, au voisinage, à St-Trie.

[5] Pour Excideuil, Tourtoirac et leurs environs,voyez le Cartulaired'Uzerche par nous édité au Bulletin de Tulle, années 1888-89-90 et suivantes. Quant aux « chenevrières », etc, anciens sièges de fiefs, j'en ai touché un mot explicatif au Bulletin des Antiquaires de l'Ouest de 1897, article : Ensaisinement. Rapprocher aussi ces hommages de ceux publiés par Madame la marquise de Cumont, née de Damas.

<<Retour